Les pitbulls n'auront plus à porter la muselière ou une courte laisse pour sortir à l'extérieur à partir d'aujourd'hui. L'administration Plante a officiellement édicté ce matin une ordonnance retirant les pitbulls de la liste des chiens interdits.

Les chiens de type pitbull seront désormais considérés comme des chiens « réguliers ». Ainsi, les gens qui avaient obtenu un permis spécial de garde à la suite de l'introduction du règlement de contrôle animal en octobre 2016 « n'auront pas à respecter de conditions particulières de garde de leur animal », précise l'ordonnance.

Ces conditions prévoyaient que l'animal soit muselé dès qu'il sort à l'extérieur et qu'il soit tenu au moyen d'une laisse de 1,25 mètre, sauf lorsqu'il se trouve dans les aires d'exercice canin.

L'ordonnance entre en vigueur immédiatement.

L'élu responsable du dossier au comité exécutif, Craige Sauvé, a expliqué que ce retrait de toute référence aux pitbulls était en vigueur tant qu'un nouveau règlement ne soit adopté. L'administration Plante prévoit livrer une nouvelle mouture au cours de la première moitié de 2018. « On va consulter les scientifiques et les experts en comportement animalier », a dit Craig Sauvé.

Les dispositions sur les chiens dangereux demeurent. Ainsi, toute bête qui cause la mort d'une personne ou d'un animal ou est jugée à risque par une autorité compétente sera interdite.

Bien qu'ils étaient « interdits », les pitbulls déjà présents à Montréal avaient fait l'objet d'un permis spécial. Rappelons que pour obtenir un tel permis, les propriétaires devaient démontrer avoir fait stériliser leur animal et le doter d'une micropuce. Ils devaient aussi démontrer n'avoir aucun casier judiciaire.

Inquiétantes statistiques

L'opposition à l'hôtel de ville à de nouveau manifester son inquiétude face à cette décision, estimant qu'elle mettait la sécurité des Montréalais à risque. Mouvement Montréal a souligné que les pitbulls représentent 38% des incidents de morsures survenus à Montréal en 2016 alors que ceux-ci ne représentent que 3% des chiens enregistrés, selon les données de la Ville.

En 2016, 263 incidents de morsures ont été rapportés, dont 225 pour lesquels la race du chien a été identifiée. 86 concernaient des animaux de type pitbull. En 2017, sur 162 incidents où la race a été identifiée, les pitbulls représentaient une proportion similaire, soit 37% (60 morsures).

Le Berger allemand est la deuxième race la plus impliquée dans les morsures, avec 12% des cas.

Inquiet, le chef de l'opposition par intérim, Lionel Perez, a invité l'administration Plante à rendre publiques les données sur les morsures. «Basons-nous sur des faits et non simplement sur une idéologie pour régler le problème des chiens dangereux», a dit l'élu.