Denis Coderre a qualifié de «légende urbaine» les informations d'un reportage selon lequel il exerce un contrôle strict des communications émanant de la Ville, à un point tel que des fonctionnaires, scientifiques, et même des élus, y voient une culture d'intimidation et de réprimande contre qui osera parler à des journalistes sans l'approbation du maire.

Radio-Canada, citant des sources anonymes, indique qu'aucune information n'émane des 111 employés des communications de la Ville sans avoir été approuvée par le cabinet politique du maire, et que le maire est devenu le porte-parole de tous les dossiers de la ville au détriment des élus responsables de divers dossiers et des fonctionnaires experts.

Le reportage relate un épisode où le maire a lancé à un jeune journaliste dont un article lui aurait déplu: «Toi, je vais veiller à l'évolution de ta carrière.»

«J'ai eu envie de demander si c'était une dépense électorale pour mes adversaires, quand j'ai lu ça ce matin. Un moment donné, il n'y a jamais eu autant de disponibilité pour les médias», s'est défendu le maire sortant. 

«Nous avons 28 000 employés, il faut faire des vérifications quand vous voulez une information factuelle. Il n'y a jamais eu autant de briefings techniques. (...) Vous avez accès à l'ensemble des contrats, il n'y a jamais eu autant de données ouvertes», a poursuivi M. Coderre en qualifiant ces irritants de «frictions normales».

Cette sortie a profondément indigné sa rivale, Valérie Plante, qui y voit le signe d'un maire «arrogant et déconnecté». «Denis Coderre a franchi une ligne. Aujourd'hui, il a accusé un journaliste d'être payé par Projet Montréal pour son reportage qui met en lumière le climat de méfiance et d'intimidation qui règne à l'hôtel de ville. Cette accusation est grave», a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.  - Avec la collaboration de Pierre-André Normandin