Après les vélos en libre-service, Montréal veut maintenant se doter d'un système pour véhicules électriques en libre-service (VLS). L'administration Coderre lancera un appel d'intérêt international afin de trouver une entreprise pour implanter un tel système dans la métropole.

Le maire Denis Coderre dévoilera ce matin les détails de son plan. Il sera accompagné pour l'occasion de l'élu responsable des transports, Aref Salem, ainsi que de l'élue responsable de l'électrification des transports, Elsie Lefebvre.

La Presse a appris que ce plan prévoyait notamment le lancement d'un appel d'intérêt aux entreprises du monde entier afin que celles-ci présentent leur proposition pour implanter un tel système. Si deux entreprises privées sont déjà actives à Montréal dans le domaine de l'autopartage, soit Communauto et Car2Go, cet appel d'intérêt international ouvre ainsi la porte au Groupe Bolloré, l'un des principaux acteurs mondiaux dans de tels systèmes 100% électriques.

L'entreprise française gère depuis 2011 Autolib dans la ville de Paris, en France. Après avoir étendu ses services aux villes françaises de Lyon et de Bordeaux, elle doit bientôt faire rouler sa Bluecar à Indianapolis aux États-Unis et à Londres au Royaume-Uni.

Rappelons que lors de ses récents voyages dans l'Hexagone, le maire Denis Coderre a rencontré à au moins deux reprises l'industriel Vincent Bolloré, qui dirige le Groupe Bolloré, exploitant Autolib. Le Commissaire au lobbyiste a d'ailleurs entrepris une vérification au sujet de ces entretiens, l'industriel n'étant pas inscrit au Registre des lobbyistes.

Et les autres?

Communauto, qui a annoncé hier qu'elle comptait faire passer de 30 à 60 son parc de voitures électriques, a salué la volonté de Montréal de prendre le virage du VLS électrique. L'entreprise montréalaise compte bien participer à l'appel d'intérêt. Son responsable du développement, Marco Viviani, a toutefois dit espérer que la métropole ne cherchera pas à avoir un seul exploitant, mais se contentera de faciliter la vie aux entreprises souhaitant offrir ce service. On souhaite par exemple qu'un certain nombre d'espaces de stationnement soient offerts gratuitement.

«On croit que ce genre de service est très intéressant, mais on met tout de même des bémols. Ce ne sont pas tous les déplacements qui peuvent être satisfaits par l'électrique et c'est pour ça qu'on doit avoir une flotte mixte», dit Marco Viviani, directeur du développement de Communauto.

M. Viviani dit qu'il serait étonné que Montréal opte pour une formule similaire à celle du BIXI en raison des coûts importants et donc des risques élevés. «Pourquoi se compliquer la vie pour faire quelque chose qu'il est possible de faire dans le privé?», dit-il. Rappelons que l'agglomération de Paris a investi 85 millions d'euros (115 millions de dollars) dans Autolib tandis que le Groupe Bolloré a mis 60 millions d'euros (80 millions) dans le projet.

Car2Go

Présente à Montréal depuis peu, Car2Go offre 340 voitures. Aucune d'entre elles n'est toutefois électrique. L'entreprise, qui appartient au constructeur Daimler, dispose par contre de parcs 100% électriques dans 3 des 29 villes qu'elle dessert dans le monde, soit Amsterdam (Pays-Bas), San Diego (États-Unis) et Stuttgart (Allemagne). Le service de voitures électriques n'a pas été mis en place pour le moment à Montréal en raison du faible nombre de bornes de recharge publiques présentement disponibles.