L'explosion des coûts de la réfection du pavillon Hélène-de-Champlain a été causée par «un manque de transparence et de planification», estime la conseillère aujourd'hui responsable du dossier au comité exécutif de la Ville de Montréal, Josée Duplessis.

La conseillère élue sous la bannière de Projet Montréal, qui fait partie du comité exécutif de coalition depuis le 22 novembre dernier, en veut à l'administration précédente pour sa gestion de cet épineux dossier. «C'est un peu poche. On arrive en poste, on est pris avec cette affaire qui a été gérée de façon pas très transparente. On comprend les citoyens d'être cyniques.»

Mme Duplessis a fait ces commentaires en marge d'une visite guidée du bâtiment à laquelle La Presse a été conviée. L'édifice construit en 1937 a été complètement vidé, les planchers et les murs, qui contenaient de l'amiante, ont été enlevés en 2010, lors de travaux qui ont coûté 8,7 millions.

Ce chantier soulève l'indignation de la conseillère qui a hérité des dossiers du développement durable et de l'environnement au comité exécutif. «Si le projet n'est pas dessiné, si on ne sait pas où on s'en va, ça coûte plus cher.» La découverte d'amiante dans la plupart des murs pendant les travaux a forcé le déshabillage de tout l'édifice. L'ampleur des travaux n'était probablement pas justifiée, estime Mme Duplessis, qui donne en exemple la réfection dans son arrondissement du chalet-resto du parc La Fontaine, évaluée dans un premier temps à 8 millions. «Nous avons rapatrié les travaux à l'interne. Ça a coûté 900 000$.»

Changement de loi

Dès 2006, une première évaluation faisait état de travaux de 5,3 millions pour remettre le bâtiment en état. Cette semaine, le comité exécutif a accordé un contrat de 7,5 millions pour terminer les travaux, ce qui a porté la facture totale à 16,2 millions. Une fois la réfection de base terminée, théoriquement en novembre 2013, un partenaire privé devra en aménager l'intérieur, à un coût estimé à «entre 3 et 5 millions», selon la porte-parole de la Société du parc Jean-Drapeau, Nathalie Lessard.

Celle-ci s'érige en faux contre l'affirmation de Josée Duplessis concernant l'ampleur exagérée des travaux. «Ça s'est fait avec un partenaire privé, toutes les dépenses ont été validées par le contrôleur général. Est-ce qu'elles étaient justifiées? Absolument. On a mené les travaux au meilleur de nos connaissances.»

Le désamiantage complet a été rendu obligatoire par un changement législatif adopté en 2006, rappelle-t-elle. «On n'en a pas trop fait. C'est la loi qui a été changée.»