Pour contrer la stagnation des revenus du taxi, Vision Montréal préfère investir dans l'augmentation des services plutôt que de payer pour retirer le nombre de permis en circulation.  



C'est ce qu'a proposé mercredi la chef de l'opposition officielle, Louise Harel, en prévision des consultations publiques sur l'industrie du taxi qui auront lieu à l'hôtel de ville à compter du 4 novembre.

Par ailleurs, Vision Montréal se montre réticent à l'idée de taxer le transfert de propriété des permis, comme le propose le Bureau du taxi, afin de financer un fonds de soutien de l'industrie. La mesure n'apporterait que très peu d'argent frais, selon Louise Harel, à moins d'imposer des droits de mutation prohibitifs.

Récemment, l'Institut économique de Montréal a recommandé la déréglementation de l'industrie du taxi comme solution à ses maux.

Mme Harel croit plutôt au potentiel du taxi collectif. «Certaines villes au Québec y font déjà une large place», a-t-elle souligné.

La Société de transport de Montréal (STM) propose déjà 10 circuits de taxi collectif dans l'Ouest-de-l'Île, qui lui coûtent 284 000$ par année, soit à peu près autant que Sept-Îles, selon Vision Montréal.

Une heure de taxi collectif coûte de 32 à 34$ à la STM.

L'extension de ce service à d'autres quartiers serait sans doute porteuse pour les titulaires de permis de la périphérie, mais pas pour ceux du centre de l'île, desservie par le métro et où se concentrent 85% des 4445 permis de taxi.

Pour ceux-là, Mme Harel dit que la croissance passe par le transport des personnes en perte d'autonomie et le transport adapté.

En conséquence, elle demande un moratoire sur la délivrance des permis restreints, destinés exclusivement au transport adapté, qui coûtent 5000$ par année. En comparaison, un permis ordinaire coûte souvent plus de 200 000$. Certains titulaires de permis restreint feraient aussi du transport courant.

Mme Harel demande aussi que le Bureau du taxi soit plus représentatif de l'industrie. Il devrait à son avis cesser d'être un organisme de normalisation relevant du service de police pour devenir un lieu de concertation et de promotion du taxi.