Alors que la Régie des installations olympiques (RIO) est prête à confier le contrat de remplacement de la toiture du Stade olympique à la firme SNC-Lavalin, la société Dessau brouille les cartes. Hier, l'entreprise de génie-conseil, en partenariat avec le constructeur ontarien EllisDon, a déposé sa candidature en vue de décrocher le contrat. Si leur proposition est reçue, un nouvel appel d'offres pourrait être lancé.

En juin dernier, la RIO a indiqué qu'elle entendait demander au gouvernement du Québec l'autorisation de conclure une entente avec SNC-Lavalin pour le remplacement de la toiture du Stade. Le concept de toit fixe et rigide proposé par la firme d'ingénierie est évalué à environ 300 millions de dollars. La RIO avait retenu le projet à la suite d'un appel d'offres mené en 2005.

Or, fin juin, la RIO a décidé de modifier les modalités de paiement pour la construction du prochain toit. Celui qui héritera du contrat doit maintenant démontrer sa capacité à investir au moins 50 millions de dollars dans le projet. La moitié de cette somme sera remboursée à la fin de la construction et l'autre moitié progressivement dans les 25 années suivantes.

Puisque les règles du jeu ont changé, la RIO a donc lancé un avis pour permettre à d'autres candidats de se manifester. Ils avaient jusqu'à 15h hier pour déposer leur candidature.

Au cours de la dernière année, le concept d'un toit rétractable élaboré par François Delaney, du laboratoire CFD, a défrayé la chronique à de nombreuses reprises. Lors de la publication de l'avis il y a un peu plus d'un mois, le consortium Dessau-EllisDon a communiqué avec M. Delaney afin d'élaborer une proposition inspirée de son projet. Selon M. Delaney, son concept de toit rétractable coûterait approximativement 200 millions de dollars.

Le hic, c'est qu'encore hier, la RIO maintenait que le prochain toit du Stade devra être fixe. Le consortium Dessau-EllisDon a donc présenté hier un plan qui prévoit l'option fixe et l'option rétractable.

«C'est un toit autoportant et rigide qui respecte les critères techniques de la RIO d'avoir un toit fixe», a expliqué hier Frédéric Sauriol de la firme Dessau. «Il a pour avantage d'être indépendant de la structure du stade, ce qui permet de le remettre aux normes actuelles de résistance sismique. L'autre avantage intéressant, c'est qu'il y a la possibilité de le doter d'un toit ouvrant parce que l'autoportance permet l'option du système de rétractation.»

De son côté, François Delaney s'est dit «déçu» du manque d'ouverture de la RIO envers son projet qu'il élabore depuis plusieurs années.

«Cela permettrait au Stade de reprendre vie. Je ne peux pas croire qu'une idée appuyée par des centaines de personnes qualifiées ainsi que par les milieux sportifs et artistiques soit rejetée. Je ne peux pas croire que quelques personnes dans des bureaux peuvent contrôler la volonté du peuple québécois d'avoir un toit ouvrant», a-t-il déploré lors d'une entrevue téléphonique.

Une seconde entreprise montréalaise, Aérolande, a également déposé une proposition hier. Elle n'a toutefois pas versé la garantie d'un million de dollars exigée par la RIO au moment du dépôt des candidatures. Le projet sera vraisemblablement rejeté.

Un comité indépendant a toutefois jusqu'au 30 septembre pour statuer sur la validité des deux candidatures. Si l'une d'entre elles est acceptée, le gouvernement du Québec, qui est propriétaire des installations olympiques, devra par la suite se saisir du dossier et décider si un second appel d'offres devra être lancé.

Le contrat prévoit par ailleurs des travaux de renforcement aux structures existantes ainsi que l'entretien du toit durant les 25 prochaines années.