Développement Cato, le promoteur responsable de la transformation extrême de l'ancien collège des prêtres sulpiciens, est prêt à se conformer à «une grande partie» des recommandations de l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM). Pas question, toutefois, de renoncer aux constructions de type villa.

«Cette proposition-là n'est pas acceptable pour les résidants du quartier», a déclaré Claude Marcotte, associé principal de la firme Daniel Arbour&Associés, le concepteur du projet.

 

Hier, La Presse a révélé les conclusions du rapport de l'OCPM sur la transformation du collège Marianopolis, sur le flanc du Mont-Royal, en complexe résidentiel.

En premier lieu, l'instance recommande au maire de Montréal d'exiger du promoteur qu'il réduise la hauteur d'au moins quatre ensembles résidentiels du projet. Claude Marcotte juge cette demande acceptable.

«Sans tomber dans les détails, nous sommes prêts à regarder la possibilité de baisser la hauteur de certains bâtiments de façon à respecter les vues considérées comme privilégiées, a-t-il déclaré. Évidemment, ces modifications doivent se faire à l'intérieur de la faisabilité économique du projet.»

Comme le recommande l'OCPM, le promoteur accepte également de négocier avec la Ville pour protéger les zones boisées et respecter l'accès du public aux lieux. «On entend créer des servitudes en faveur de la Ville de façon à officialiser l'accès public au site», a déclaré Claude Marcotte.

Toutefois, Développement Cato n'entend pas renoncer à construire une dizaine de villas le long du prolongement de la place De Ramezay. L'OCPM souhaite que le promoteur les remplace par un immeuble unique.

«Ce n'est pas dans l'intérêt des citoyens de changer les villas pour un bâtiment de huit étages», a déclaré Carlo Bizzotto, associé de Développement Cato. Selon lui, les résidants du quartier ont exprimé leur désir de «conserver l'homogénéité du secteur» pendant les quatre années d'études qui ont précédé le dépôt du projet.

La Ville commentera plus tard

Le bureau du maire de Montréal n'a pas voulu se prononcer sur les conclusions du rapport de l'OCPM, hier. La Ville commentera aujourd'hui au terme de la rencontre du comité exécutif.

Hier matin, le promoteur et le concepteur du projet ont rencontré des fonctionnaires de l'arrondissement de Ville-Marie et de la ville centre pour examiner le rapport, qui sera officiellement rendu public aujourd'hui. Ils auront une deuxième rencontre «dans les prochains jours» pour s'entendre sur les modifications à apporter à la proposition d'aménagement.

Claude Marcotte souhaite que la Ville et le gouvernement du Québec approuvent rapidement le projet compte tenu du coût élevé des taxes, qui s'élèvent à près de 200 000$ par mois, dit-il.

«Nous pensons que notre projet est gagnant et nous sommes prêts à commencer les travaux à court terme», a ajouté Tony Miceli, associé de Développement Cato. Malgré les critiques, M. Miceli «se réjouit» du rapport de l'OCPM, qui reconnaît la vocation résidentielle du site.

Sylvie Guilbault, directrice générale des Amis de la montagne, redoute l'empressement du promoteur à mettre son projet en chantier.

«Le rapport de l'OCPM fait ressortir très bien toutes les préoccupations qui ont été exprimées, et il y en a beaucoup. Maintenant, il faut arrêter le projet, s'asseoir et travailler sérieusement à trouver des solutions», a conclu Mme Guilbeault.