Après les démissions, l'automne dernier, de Claire Saint-Arnaud, Robert Laramée et Pierre Minville, c'est au tour de Christine Hernandez, présidente de l'exécutif de Vision Montréal dans Outremont, de quitter ce parti, a appris La Presse. Mme Hernandez conteste, elle aussi, la capacité de leadership de Benoit Labonté.

Christine Hernandez avait créé son propre parti dans Outremont il y a quelques années et puis, à la demande de l'ex-directeur général de Vision Montréal, Robert Laramée, elle avait joint il y a un peu plus d'un an les rangs du parti alors dirigé par François Purcell. Secrétaire générale lors de la course à la chefferie de Benoit Labonté, Mme Hernandez dit avoir déchanté par la suite.

«Je n'ai eu aucun écho d'intérêt de M. Labonté depuis le 25 mai 2008, date de son élection comme chef du parti, dit-elle à La Presse. Je ne l'ai jamais revu ni ne lui ai parlé. Je ne suis pas convaincue que le chef dont s'est doté Vision Montréal soit la personne adéquate pour la course à la mairie. Les gestes posés ne sont pas ceux qu'un parti d'opposition devrait poser.»

Christine Hernandez dit qu'elle est venue à Vision Montréal «grâce à Robert Laramée» et que sa démission et celle de Claire Saint-Arnaud (ex-leader de l'opposition officielle), le 28 novembre dernier, puis celle de Pierre Minville (conseiller dans Ville-Marie), le 10 décembre, «ont précipité son départ». Elle ajoute que d'autres membres de Vision Montréal dans Outremont «voulaient faire de même» mais elle ne sait pas s'ils ont ou vont aussi démissionner.

Comme les autres démissionnaires de Vision Montréal, elle ne sait pas de quoi M. Labonté a parlé en décembre quand il a dit avoir déclenché une enquête interne sur la gestion de ce parti avant son élection. Cette enquête n'est pas terminée, selon la directrice de cabinet de Benoit Labonté, Irène Marcheterre.

Mme Marcheterre a d'ailleurs commenté, ce mercredi après-midi, le départ de Mme Hernandez. «Elle était près de ceux qui ont quitté le parti, donc ce n'est pas surprenant, a-t-elle dit. Il y a des gens qui partent et d'autres qui arrivent.»

Avez-vous des gros noms de personnes qui arrivent à Vision Montréal? a demandé La Presse. «On les donnera en temps et lieu, a répondu Mme Marcheterre. Il y a d'autres gens à Outremont qui veulent s'impliquer.»

La Presse a appris par ailleurs que Luc Belhomme, le président de l'association de Ville-Marie du parti Vision Montréal, a quitté son poste sans démissionner du parti. Comptable de profession et ancien candidat du RCM dans Saint-Jacques en 1998, M. Belhomme évoque des raisons personnelles, notamment de la fatigue et ses activités dans le domaine du logement social

«Je resterai quand même actif pour des gestes ponctuels dans le parti, dit-il. Pour moi, Benoit Labonté reste la meilleure personne pour Montréal.»

Invité à commenter la démission de madame Hernandez et la retraite du président Belhomme alors que Vision Montréal se prépare pour son congrès de la fin avril, le directeur général et organisateur de Vision Montréal, Giulio Maturi, n'a pas rappelé La Presse.

Par ailleurs, les élus de Ville-Marie, qui s'étaient pris aux cheveux avant les fêtes au sujet du choix du maire suppléant de cet arrondissement, sont parvenus à dénouer l'impasse. Benoit Labonté, qui voulait imposer la nomination de Karim Boulos, de Vision Montréal, s'est finalement rangé du côté du conseiller Sammy Forcillo.

C'est Catherine Sévigny, nouvelle recrue au comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de la Culture, qui assumera la suppléance à la mairie d'arrondissement en 2009. L'entente a été entérinée en catimini, sans passer par la direction de l'arrondissement, le 28 janvier dernier.

Avec la collaboration de Sara Champagne