(Washington) Le premier grand procès climatique aux États-Unis, dans lequel une dizaine de jeunes accusent l’État du Montana d’enfreindre leur droit constitutionnel à un « environnement propre et sain », pourrait s’achever dès mardi, selon une organisation de plaignants.

Le dénouement de cette affaire inédite n’aura pas seulement un impact pour les militants écologistes locaux et l’État du Montana, qui défend les énergies fossiles, mais pourrait influencer les poursuites similaires engagées à travers les États-Unis.

C’est la première fois que la constitution d’un État est invoquée devant la justice pour attaquer les autorités de ce même État sur une question climatique. Des spécialistes du climat sont venus témoigner à la barre depuis l’ouverture des débats le 12 juin, qui pourraient se conclure dès mardi.

Le Montana « devrait conclure son plaidoyer dans la matinée », avant que chaque partie ne prenne la parole une dernière fois, a fait savoir Our Childen’s Trust, l’une des trois organisations qui représentent les 16 jeunes plaignants.

Le procès devait se tenir jusqu’à vendredi. La juge n’a pas annoncé de calendrier auquel elle communiquerait sa décision.

Les autorités du Montana n’ont finalement pas fait venir à la barre plusieurs de leurs témoins. C’est notamment le cas de Judith Curry, qui devait être citée par la défense comme experte sur le climat malgré le vif rejet dont elle fait l’objet dans la communauté scientifique, qui l’accuse de semer le doute sur la réalité du réchauffement climatique.

Les 16 plaignants, âgés de 5 à 22 ans, affirment que les « effets dangereux des énergies fossiles et de la crise climatique » leur ont nui – les enfants étant « tout particulièrement vulnérables » à ces effets qui empirent.

Au cœur des débats, un article de la constitution locale disposant que « l’État et tout un chacun doivent maintenir et améliorer un environnement propre et sain dans le Montana pour les générations présentes et futures ».

Les plaignants ne demandent pas d’argent, mais une déclaration affirmant que leurs droits ont été enfreints.

Ils remettent également en question la constitutionnalité d’une loi du Montana qui interdit à l’administration locale de prendre en compte les conséquences sur le climat lorsqu’elle doit accorder ou non des permis à des entreprises d’énergies fossiles.

Le Montana appuie sa défense sur l’argumentaire selon lequel ses propres émissions de gaz à effet de serre ne sont qu’une goutte d’eau à l’échelle du monde entier.

Cet État du nord des États-Unis, qui n’abrite qu’à peine plus d’un million d’habitants, émet environ autant de CO2 que des pays comme l’Argentine, les Pays-Bas ou le Pakistan.