Le soir du 7 avril, quelques votes pour un parti ou pour un autre pourront faire la différence entre la victoire ou la défaite, entre un gouvernement majoritaire ou minoritaire.

Certaines circonscriptions seront particulièrement à surveiller, parce qu'elles risquent de changer de camp, d'être le théâtre de luttes très serrées, ou encore parce qu'on y trouve des candidats-vedettes qui joueront leur avenir sous nos yeux. Une chose est sûre, 125 candidats seront élus ou réélus députés à l'Assemblée nationale. Et des centaines d'autres, dans l'amertume ou la sérénité, subiront la défaite. Voyons quelles sont les luttes à surveiller:

Roberval

Le chef libéral Philippe Couillard a misé gros en choisissant de se présenter dans cette circonscription très nationaliste du Lac Saint-Jean, où il a sa résidence et où le député péquiste Denis Trottier a obtenu 5912 voix de majorité en 2012.

L'Assomption

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, joue son avenir dans cette circonscription de Lanaudière que tente de lui ravir le Parti québécois (PQ), en y présentant une de ses vedettes, l'ex-député bloquiste Pierre Paquette, qui s'est lancé dans la mêlée en disant vouloir «casser» M. Legault, qui avait obtenu en 2012 une majorité relativement fragile de 1078 voix.

La Pinière

La forteresse libérale de la Rive-Sud de Montréal, qui récolte à chaque fois des majorités de plus 10 000 voix, pourrait faire l'histoire si l'ex-députée libérale devenue indépendante Fatima Houda-Pepin réussit le coup de maître de s'y faire réélire. Le Québec n'a pas élu de candidat indépendant depuis les années 60. Elle affronte un des candidats de prestige du PLQ, le Dr Gaétan Barrette, qui avait mordu la poussière en 2012, en portant la bannière de la CAQ. Le PQ n'y présente aucun candidat, pour lui barrer la route.

Saint-Jérôme

L'annonce de la candidature péquiste du magnat de la presse Pierre Karl Péladeau, brandissant un poing en l'air pour faire du Québec un pays, a eu l'effet d'une bombe à travers le pays, devenant aussitôt un des moments forts, sinon le point tournant de la campagne. La circonscription caquiste était représentée par Jacques Duchesneau (897 voix de majorité en 2012), qui a quitté la politique.

Trois-Rivières

Libéraux et péquistes se sont livrés une lutte acharnée pour conserver ou conquérir ce comté aux amours changeantes, actuellement libéral et autrefois péquiste. Le PQ y présente une de ses vedettes, l'avocat et ancien journaliste télé Alexis Deschênes, qui n'est pas de la région. Le PLQ y oppose un homme de la place, ancien président de la Chambre de commerce, Jean-Denis Girard.

Saint-François

Le député péquiste et ministre de la Santé Réjean Hébert a dû avoir des sueurs froides toute la soirée électorale de 2012, avec, au final, une très faible majorité de 65 votes, dans cet ancien fief situé en Estrie de la libérale Monique Gagnon-Tremblay.

Verdun

Le député libéral Henri-François Gautrin a mis son chef dans l'embarras en prédisant une victoire péquiste, se faisant montrer la porte par la suite. Forteresse libérale chancelante, Verdun est convoitée par le PQ. Deux candidats vedettes s'y affrontent: l'ex-président d'Investissement Québec, Jacques Daoust (PLQ), et la directrice du Théâtre du Nouveau Monde, Lorraine Pintal (PQ).

Montarville

Une lutte à trois PQ-PLQ-CAQ s'annonce dans Montarville, comté caquiste représenté par Nathalie Roy. Le PQ y présente une de ses vedettes économiques, l'ex-président de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Simon Prévost.

Groulx

Le départ de la députée caquiste Hélène Danault, le jour même du déclenchement des élections, a eu l'effet d'une douche froide à la CAQ. Le PQ croit y faire bonne figure en ayant recruté l'ancienne leader étudiante Martine Desjardins.

Blainville

Le député Daniel Ratthé n'est pas sur les rangs. Il avait d'abord été élu député péquiste, avant d'être expulsé du caucus, puis s'est fait caquiste à temps pour l'élection de 2012, avant d'être encore une fois expulsé de son caucus, pour finalement siéger comme indépendant. Le PQ croit pouvoir reprendre le comté, avec une de ses vedettes, l'ex-présidente de l'Ordre des infirmières, Gyslaine Desrosiers.

Sainte-Marie-Saint-Jacques

Pauline Marois ne se serait pas pointée mercredi dernier dans ce coin du centre-ville de Montréal si cette forteresse péquiste était solide. Manon Massé, de Québec solidaire (QS), s'applique à y faire un troisième gain pour le parti de gauche, après Mercier et Gouin. Elle en est à sa cinquième tentative. En 2012, elle s'était classée deuxième, derrière Daniel Breton, avec 25 pour cent du vote.

Mégantic

La cote de popularité de la première ministre Pauline Marois a commencé à grimper à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic l'été dernier et du soutien considérable apporté par son gouvernement à la population éprouvée. Cette dernière sera-t-elle tentée de la remercier en élisant la candidate péquiste et ex-directrice de la Chambre de commerce locale, Isabelle Hallé? Pour le PQ, ce serait un gain, au détriment du PLQ.

Lévis

Un des hommes forts de François Legault, Christian Dubé, pourrait avoir de la difficulté à conserver Lévis dans le giron de la CAQ, selon les derniers sondages. Le PLQ cherche à y faire un gain.

Montmorency, Charlesbourg et Vanier-Les-Rivières

Ces trois circonscriptions caquistes ont été au cours du dernier mois l'objet d'une lutte féroce entre la CAQ et le PLQ, qui tente de reprendre le terrain perdu en 2012. S'il y a une région où le PLQ croit avoir de bonnes chances de faire des gains, c'est d'abord à Québec.

Sherbrooke

L'ancien fief de Jean Charest avait basculé dans le camp péquiste en 2012. Le PLQ compte prendre sa revanche lundi.

Laval-des-Rapides

Le PLQ cherche à ravir ce comté péquiste, représenté par l'ancien leader étudiant Léo Bureau-Blouin, en présentant un des dirigeants du parti, Saul Polo.

Argenteuil

Le PQ avait causé la surprise en mettant la main sur ce comté libéral en 2012, représenté pendant des années par David Whissell. Le PLQ veut considérer qu'il s'agissait d'un accident de parcours.

Drummond-Bois-Francs

La circonscription du centre du Québec pourrait offrir une intéressante lutte à trois PLQ-CAQ-PQ, selon les derniers sondages.

Arthabaska

Le PLQ croit avoir de bonnes chances de déloger la caquiste Sylvie Roy, dans ce comté qui a longtemps été considéré baromètre.