Le livre blanc sur l'avenir du Québec sera un exercice non contraignant, annonce Pauline Marois. Pour le reste, la chef du Parti québécois (PQ) n'a pas voulu préciser cet engagement. «Je n'ai pas arrêté la formule», a-t-elle répondu lors d'une conférence de presse dans Saint-Henri-Sainte-Anne.

Elle s'y est engagée à déposer le plan d'action sur l'économie sociale qui découle de la loi-cadre adoptée l'année dernière. Cette mesure était déjà connue. La grande majorité des questions ont donc porté sur la souveraineté. Un sujet qu'elle essaie d'éviter depuis jeudi, dans l'espoir que les Québécois votent le 7 avril pour un bon gouvernement, et non pour un référendum.

Mme Marois ne s'engage pas à tenir ou à ne pas tenir de référendum. Elle propose au lieu un livre blanc. Pour certains péquistes, ce serait une consultation. D'autres y voient un outil de promotion de l'indépendance.

Mme Marois ne veut pas s'avancer sur les modalités de la consultation. «Un livre blanc, cela dit que l'on fait le point sur l'avenir du Québec. À partir de là, les moyens pour entendre la population peuvent être multiples», indique-t-elle. 

«Un livre blanc fait un état de la situation et identifie des pistes de solution par rapport aux situations qu'on évalue, aux problèmes qu'on peut soulever. Généralement, on porte différentes hypothèses. Et par la suite, ces orientations sont soumises à débat et discussion.»

C'est le gouvernement péquiste qui préparerait le livre blanc, avant de le soumettre à une consultation, comme une commission itinérante ou à l'Assemblée nationale. Parmi les modèles dont elle pourrait s'inspirer: le livre blanc lancé par René Lévesque sur une nouvelle entente Canada-Québec (1979), plus pédagogique que consultatif. Et la commission Bélanger-Campeau lancée par Robert Bourassa après l'échec du Lac Meech (1990-1991), coprésidée par un libéral et un péquiste.

Prendre le temps qu'il faut

Le chef libéral Philippe Couillard veut signer la constitution canadienne sans consulter les Québécois, accuse Mme Marois. Le PQ, lui, promet de les consulter, se vante-t-elle. Mais elle ne dit pas comment on décidera au terme de l'exercice si les Québécois veulent un référendum. Y aura-t-il un vote? Des signatures? Se fiera-t-on aux sondages? ? Mme Marois dit seulement que l'exercice ne serait pas contraignant. «Ce n'est pas ce qui est prévu», annonce-t-elle.  

On ne sait pas si le livre blanc sera déposé avant ou après les élections fédérales, à l'automne 2015. «Nous prendrons le temps qu'il faut, dit-elle, selon (...) l'agenda qui nous appartient.»