S'ils devront attendre le 3 novembre pour connaître l'identité de leur prochain maire, les Montréalais connaissent déjà les changements qui les attendent dans leur prochain compte de taxes: une hausse qui ne dépassera pas l'inflation.

Pour le reste de leur programme économique, Denis Coderre, Mélanie Joly, Richard Bergeron et Marcel Côté ont des idées différentes, comme en a fait foi hier le débat de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain diffusé à RDI. Denis Coderre a insisté sur le libre-échange avec l'Europe, Mélanie Joly sur une réforme fiscale, Richard Bergeron sur les grands projets de transport collectif, et Marcel Côté sur une meilleure gestion des dépenses.

Conséquence ou non des sondages, l'échange le plus mouvementé de la soirée a eu lieu entre le favori Denis Coderre et la candidate en ascension Mélanie Joly, deuxième dans les intentions de vote. «C'est pas le maire de Montréal qui fait du développement économique, il crée un environnement sain [pour le développement économique]», a dit Mme Joly. «Je comprends que Mme Joly n'a pas d'expérience, mais il faut s'expliquer quelques réalités», a répliqué M. Coderre. «Si c'est votre expérience, j'aime mieux ne pas l'avoir», a rétorqué Mme Joly.

Des objectifs sans chiffre

Devant l'insistance de l'animateur du débat Gérald Filion, seuls Denis Coderre (taux de chômage inférieur à 7%) et Marcel Côté (rattraper le taux de chômage de Toronto) ont chiffré un objectif précis de création d'emplois. Tous en font une priorité, mais ils divergent sur les moyens pour y arriver. «Il y a de très grands terrains industriels qui peuvent être développés dans l'est. Le manufacturier revient en Amérique, il faut en profiter», a dit M. Côté, ciblant aussi les entreprises pétrochimiques.

Richard Bergeron, lui, mise beaucoup sur l'électrification des transports, un souhait partagé par le gouvernement Marois. «On ne fera plus de laveuse-sécheuse, a-t-il dit. La stratégie d'électricité des transports offre une formidable opportunité. Il faut réussir ce qu'on a déjà réussi avec l'aéronautique.»

Les banlieues de la discorde

Autre point de discorde: doit-on tendre la main aux banlieues dans les négociations (notamment du pacte fiscal) avec le gouvernement du Québec? «Il faut s'allier avec la banlieue, dit Mélanie Joly, qui veut que Montréal récupère 0,5% de la TVQ sur son territoire. Ensemble, on représente 50% de la population du Québec. Il faut que Québec reconnaisse la situation particulière de Montréal.» «C'est une idée naïve, affirme Richard Bergeron. Les gouvernements à Québec veulent gagner leurs élections, et tout le monde sait que les élections se gagnent dans le 450. Nous ne sommes pas partenaires, nous sommes concurrents.» «Diviser pour régner, Québec va être mort de rire», dit Denis Coderre.