La montée du NPD dans les intentions de vote «clarifie» le choix qui s'offre à la population canadienne, estime Stephen Harper.

Martelant depuis le début de la campagne le même message - que s'il n'obtient pas une majorité de sièges à la Chambre des communes, les autres partis tenteront de le renverser et de former une coalition -, le chef conservateur, mercredi, a mis en garde les électeurs contre un gouvernement qui serait mené par le NPD.

«Est-ce que les électeurs veulent faire confiance à trois partis qui ne formeront pas le gouvernement, qui s'allieront après l'élection et qui ont des politiques économiques qui ne sont tout simplement pas crédibles, des politiques qui sont conçues pour être dans l'opposition plutôt que pour gouverner, a lancé M. Harper, de passage à Waterloo, en Ontario.

«Le fait que le NPD soit en tête des partis de l'opposition clarifie le choix des Canadiens, a-t-il ajouté. C'est maintenant clair que le choix est entre s'attaquer aux défis de l'économie avec de vastes programmes de dépenses permanents, et une augmentation des taxes, ou encore se concentrer sur l'économie en maintenant les impôts bas et en créant des emplois.»

Refusant d'admettre qu'une majorité ne semble plus à portée de main, malgré l'abondance de sondages à cet effet, le chef conservateur a estimé que les Canadiens feront confiance à son gouvernement pour poursuivre la reprise économique.

Reprochant au chef du NPD, Jack Layton, ses commentaires à l'effet qu'il serait prêt à rouvrir la Constitution pour y inclure le Québec, il a misé sur la question du fardeau fiscal pour convaincre la Belle Province de ne pas faire confiance aux néo-démocrates.

«Les Québécois sont une des populations les plus taxées, les plus imposées en Amérique du Nord, a souligné M. Harper. Je suis confiant qu'ils vont chercher à participer dans un gouvernement qui va se concentrer sur l'économie, sur des bénéfices abordables, sur la création d'emplois sans augmenter les taxes et les impôts, et sans un retour aux chicanes constitutionnelles et crises de l'unité nationale.»

Il a toutefois lui-même admis, en cours de campagne, que l'absence du Québec dans la Constitution constituait «un problème», mais qu'il n'y voyait pas «une priorité» de s'y attarder.

Depuis une semaine, les sondages placent le NPD largement en tête au Québec, où le Bloc québécois semble en perdition.