Pour son premier geste en tant que premier ministre réélu, Stephen Harper a annoncé ce matin à Calgary qu'il convoquera le Parlement dès cet automne et qu'il demandera à son ministre des Finances de déposer une mise à jour économique et financière avant la fin du mois de novembre.

Se disant satisfait de constater que les Canadiens lui ont confié «un mandat fort», selon sa propre expression, le chef du gouvernement a de plus annoncé qu'il convoquera une réunion des premiers ministres sur l'économie afin de discuter avec les provinces et les territoires d'une «approche conjointe» pour faire face à la crise financière mondiale.

Cette mesure rappelle étrangement l'une des cinq mesures qu'avait annoncée le chef libéral, Stéphane Dion, en pleine campagne électorale lorsqu'on lui avait demandé de préciser ce qu'il entendait faire face à la crise financière, s'il était porté au pouvoir.

Le premier ministre a par ailleurs dit qu'il n'acceptera pas l'invitation du premier ministre du Québec, Jean Charest, de participer lundi à Québec, à la suite du sommet de la Francophonie, à une rencontre du Conseil de la fédération.

«Ce n'est pas possible lundi, a affirmé Stephen Harper. Mais cette rencontre des premiers ministres provinciaux et territoriaux est une très bonne idée et j'attends avec impatience d'être informé des résultats de cette réunion sur la crise financière.»

M. Harper a expliqué, en ce lendemain de scrutin, que la responsabilité première d'un premier ministre était de protéger l'économie canadienne et les épargnes des citoyens lorsqu'ils traversent une période d'instabilité comme celle qui les frappe en ce moment. «Le mandat renforcé que nous avons obtenu, a-t-il dit aux journalistes, nous permet d'aller de l'avant en ce sens.»

Il a d'ailleurs exhorté les partis de l'opposition - majoritaire aux Communes - de travailler main dans la main avec son gouvernement pour faire face à la crise économique.

Le premier ministre a aussi annoncé qu'il s'engageait «à prendre toute mesure jugée nécessaire pour s'assurer que le système financier du Canada ne se retrouve pas en position de désavantage concurrentiel». Il entend notamment, en fin de semaine lors de sa rencontre à Québec avec le président de l'Union européenne, le président français Nicolas Sarkozy dans le cadre du sommet Canada-UE, faire porter le gros des discussions sur la crise financière mondiale.

Il a signifié de plus que le Canada participera à la réunion des ministres des finances du G20, les 8 et 9 novembre, et qu'il entend convoquer une autre rencontre des ministres des finances du G7 afin de faire le point sur les progrès réalisés lors de la dernière réunion.

Le premier ministre verra aussi à accroître le contrôle des dépenses gouvernementales par la continuation de l'examen stratégique quadriennal des dépenses ministérielles.

Stephen Harper a répété plusieurs fois en conférence de presse que nous vivions «une période difficile».

«Les préoccupations des Canadiens sont naturelles, a-t-il indiqué. Cependant, je tiens à assurer les Canadiens que, ensemble, nous allons surmonter les difficultés et nous positionnerons notre économie pour qu'elle sorte encore plus forte de cette crise.»