Dix millions de dollars, minimum. C'est le chèque que veut recevoir Montréal du gouvernement du Québec pour les heures supplémentaires de ses policiers, en lien avec la grève étudiante, un dossier qui pourrait se régler sous peu, affirme-t-on à l'hôtel de ville.

Ce montant, le comité exécutif de la Ville de Montréal en a pris connaissance mercredi lors de la présentation des projections financières pour l'année 2012, a appris La Presse de sources sûres. Les détails seront rendus publics ce matin. À cette somme réclamée à Québec pourrait s'ajouter une liste de dépenses supplémentaires engendrées par le conflit, notamment le travail des cols bleus pour remettre en état la voie publique après les manifestations.

Le président du comité exécutif, Michael Applebaum, a confirmé le montant minimal de 10 millions. «Les discussions avancent bien, on pourrait avoir une entente bientôt», a-t-il précisé.

Les élus ont appris par la même occasion que les revenus tirés des contraventions accusent un retard de 20,1 millions, en date du 31 avril dernier. On hésite cependant à attribuer ce manque à gagner aux manifestations qui hypothèquent les ressources policières depuis février dernier. L'an dernier, à pareille date, le bilan financier indiquait en effet une baisse de 15 millions dans les amendes données par les policiers et les préposés aux stationnements. On a redressé la barre pour finalement boucler l'année 2011 avec des revenus d'amendes de 181 millions, 5 millions de moins que ce qui avait été prévu au budget.

Le même scénario pourrait se répéter cette année, puisqu'on demandera aux policiers et aux préposés aux stationnements un «redressement» de 15 millions. En clair, ils seront plus présents et se montreront plus sévères pour le reste de l'année. La Ville s'attend à récolter ainsi 186 millions en 2012.

Moins de neige, moins de sous

Autre surprise, les faibles précipitations de neige l'hiver dernier ont eu un impact négatif sur les finances de la ville centre. C'est du moins ainsi qu'on a expliqué aux membres du comité exécutif les dépenses en hausse de 22,6 millions attribuées aux «services corporatifs». Le gros de cette hausse provient du département Matériel roulant et ateliers (MRA), dont le budget en 2012 a été fixé à 49,7 millions. Ce département s'autofinance en facturant ses services aux arrondissements, qui viennent notamment y réparer leurs véhicules.

Or, ceux-ci y ont moins recouru cette année, causant une perte de revenus évaluée à une quinzaine de millions.

Pour contrer ces pertes de revenus et les hausses des dépenses, la Ville veut récupérer d'ici la fin de l'année, par diverses «stratégies», près de 87 millions. Les dépenses seront notamment resserrées d'une cinquantaine de millions. L'administration prévoit terminer l'année avec un surplus de 55 millions.