Pour la première fois depuis vendredi, Québec a donné un coup de fil, hier, aux deux fédérations étudiantes, afin de discuter de la gestion des universités, mais pas des droits de scolarité. «On a repris contact» avec elles, a affirmé aujourd'hui jeudi la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

Elle avait accueilli avec ouverture un élément de la contre-proposition de la FEUQ et de la FECQ présentée mardi: la création d'un organisme de surveillance des universités. Elle avait elle-même accepté de créer un conseil d'évaluation des universités. Cette mesure fait partie de l'offre du gouvernement dévoilée vendredi.

Or, depuis ce jour, son cabinet n'avait pas téléphoné aux fédérations étudiantes. Il l'a finalement fait hier.

«La question de la gestion des universités, j'ai toujours dit clairement que nous étions ouverts à cela. Partons de l'élément positif, il y en a un, on est capable de bâtir des discussions autour de ça», a affirmé Line Beauchamp.

Il n'est pas question de négociations pour le moment. «Nous n'en sommes pas là. Je suis plus en train d'établir si on est capable de se mettre en mode discussion sur la gestion des universités», a-t-elle dit.

«Je veux vraiment me mettre en mode solution, on l'a fait souvent, a-t-elle ajouté. On a fait des gestes qui font en sorte que la facture a diminué. Les étudiants de la classe moyenne sont très gagnants.»

Dans son offre, Québec étale sur sept ans au lieu de cinq la hausse des droits de scolarité de 1625$ (325$ par année). Comme les droits seront indexés à compter de la sixième année, la facture totale est de 1778$. Cela représente une hausse de 254$ par année. Le gouvernement bonifie également le régime de prêts et bourses. Il entend instaurer un mode de remboursement des dettes d'études proportionnel au revenu.

Rappelons que Line Beauchamp s'est dite «déçue» que les deux fédérations prônent toujours le gel des droits de scolarité.

Line Beauchamp a appelé tous les étudiants à respecter les injonctions qui ordonnent la reprise des cours. «Il y a des étudiants qui veulent exercer leur droit à l'éducation. Il faut les laisser suivre leurs cours», a-t-elle insisté.

Elle a également lancé un appel aux étudiants qui se prononcent sur la poursuite de la grève dans des assemblées générales. «Je les invite fortement à constater que si on ne retourne pas suivre les cours, vraiment, la tenue des sessions devient extrêmement difficile.» Elle n'a pas abordé l'hypothèse d'une annulation du trimestre.

La FEUQ a tenu à apporter des précisions sur l'appel du gouvernement. Selon elle, le chef de cabinet de Mme Beauchamp a posé «quelques questions techniques» à son attachée politique au sujet de l'idée de créer une commission d'évaluation des universités. «Ça n'a pas duré très longtemps», a noté Mathieu Le Blanc, attaché de presse de la FEUQ.