(Montréal) À l’occasion du lancement de la Semaine de prévention des incendies, dimanche, le ministère de la Sécurité publique du Québec rappelle l’importance de faire les bons gestes pour se protéger, alors que la moitié des incendies résidentiels sont causés par l’erreur humaine.

En tout, la province voit « 13 maisons endommagées chaque jour » par le feu, note le ministère, pour un total annuel de 400 blessés et 29 000 personnes évacuées.

La porte-parole de la Semaine, l’animatrice Chantale Lacroix, a elle-même vu sa maison partir en flammes en mai dernier. Sa fille et elle avaient été réveillées par leur détecteur de fumée à 5 h 30 du matin. « C’est ça qui nous a sauvées », a-t-elle confié en entrevue téléphonique, soulignant l’importance de vérifier l’état de son détecteur deux fois par année.

Elle s’est aussi réjouie du fait que sa famille avait, « Dieu merci », déjà préparé un plan d’évacuation, alors qu’en cas d’incendie, « vous avez moins de 3 minutes pour évacuer votre résidence en flammes ».

« J’ai failli retourner dans la maison parce que je trouvais que le feu n’allait pas vite […], mais quand j’ai fait trois pas, j’ai entendu ma fille en arrière pleurer, c’est ce qui m’a ramenée à l’ordre », s’est-elle souvenue. Cette idée aurait pu lui coûter la vie : « Au moment où les gens veulent sauver les meubles, des choses qui leur tiennent à cœur, c’est souvent là que l’accident arrive, et l’accident est fatal ».

Éviter le pire

D’autres précautions consistent à bien surveiller les objets chauffants lorsqu’ils sont allumés, éviter « d’utiliser en permanence une rallonge pour brancher les appareils de chauffage d’appoint », utiliser « les appareils électriques homologués CSA/ULC » et garder les sorties d’urgence dégagées en tout temps, ajoute le ministère.

À la Ville de Montréal, on rappelle que les articles de fumeurs causent pas moins de 27 % des incendies résidentiels sur le territoire de la municipalité, juste derrière les feux de cuisson (29 %).

Mme Lacroix, elle, a perdu sa maison à cause d’un mégot. Le soir d’avant, vers 20 h, une amie « avait écrasé une cigarette dans une platebande », même si elle « avait pris le temps de bien écraser sa cigarette ». C’est une occurrence plus fréquente qu’on ne le pense, dit Mme Lacroix, car avec « le contact des racines, des engrais dans la terre », un feu peut se déclencher même après plusieurs jours.

De plus en plus d’incendies sont aussi causés par des appareils qui ont des piles au lithium-ion, comme des cellulaires, des ordinateurs ou même des trottinettes ou vélos électriques, fait aussi savoir la Ville de Montréal dans un communiqué, soulignant l’importance de vérifier que la pile n’est pas endommagée, d’utiliser des chargeurs qui respectent les normes de sécurité du Canada et de protéger les piles de la chaleur.

« Nous savons que 85 % des incendies sur l’île de Montréal sont liés à la distraction ou à la négligence humaine, affirme Alain Vaillancourt, responsable de la sécurité publique au sein du comité exécutif. Certains gestes quotidiens peuvent éviter des pertes matérielles importantes, des blessures graves et même des décès. Nous pouvons tous faire une différence pour mieux sensibiliser et informer la population des comportements à éviter ».

Au courant de la Semaine, qui se tiendra jusqu’à samedi prochain, plusieurs services de pompiers organiseront des journées portes ouvertes pour que la population puisse visiter les casernes et en apprendre davantage à la fois sur le métier et la prévention. C’est notamment le cas du Service de sécurité incendie de Montréal, qui offrira aussi des simulations de situation d’urgence. Des stands d’information seront aussi déployés dans plusieurs quartiers.