(Montréal) Huit Québécois sur 10 ont une opinion positive des Premières Nations et neuf sur 10 estiment qu’elles font l’objet de discrimination ou de racisme, « ne serait-ce que rarement ».

Ces données ressortent d’un sondage Léger réalisé pour le compte de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, qui a été dévoilé mercredi, en conférence de presse à Montréal.

Il démontre aussi qu’entre 93 et 96 % des Québécois se disent à l’aise d’interagir personnellement avec des membres des Premières Nations, « à divers degrés d’intimité ».

Néanmoins, 58 % ont affirmé qu’ils ont peu ou pas de connaissances des enjeux et des réalités des Premières Nations du Québec. Les trois quarts sont intéressés à en apprendre davantage, que ce soit sur les traditions, le patrimoine, les droits territoriaux, la culture, par exemple.

Aussi, 31 % affirment que leur entourage tient parfois des propos racistes ou discriminatoires à l’endroit des Premières Nations et 16 % ont été personnellement témoin de racisme ou discrimination à leur endroit.

De même, 70 % estiment que les membres des Premières Nations ne sont pas traités sur le même pied que les Québécois non autochtones « dans les structures sociales », comme les services de justice, de santé et d’éducation.

Plus institutionnel qu’individuel

Sylvain Gauthier, vice-président de Léger, en conclut que « le racisme est davantage de nature institutionnelle qu’individuelle ».

À ses côtés, Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, a admis être « positivement surpris à plusieurs égards » par le sondage, qui démontre une grande ouverture des Québécois au sujet des Premières Nations.

« C’est de bon augure pour l’avenir. L’opinion des Québécois a donc beaucoup évolué et le sondage confirme qu’ils sont beaucoup plus sensibles que leurs représentants politiques, qu’ils sont aussi plus ouverts au dialogue et à la recherche de réelles solutions », a opiné M. Picard.

L’APNQL prévoit d’ailleurs développer son propre plan qui visera particulièrement les gouvernements et les services livrés aux Premières Nations, afin d’améliorer le partenariat entre les communautés. Elle prévoit le présenter au début de l’automne.

Le sondage Léger a été réalisé en ligne, auprès de 1002 personnes, du 17 au 23 juillet. Les experts en recherche et en méthodologie jugent qu’il est impossible d’attribuer une marge d’erreur à un sondage réalisé en ligne, puisque la méthode d’échantillonnage est non probabiliste. Néanmoins, Léger affirme qu’un échantillon probabiliste de même taille aurait une marge d’erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.