«Nous sommes profondément désolés». Après avoir été silencieux pendant deux jours, Adidas sort enfin de son mutisme pour réagir à la controverse sur le français suscitée mercredi par les propos de son gérant de la boutique de la rue Sainte-Catherine.

«Chez Adidas, nous sommes fiers de notre présence internationale et sommes engagés à respecter la culture, les coutumes et les langues de chaque ville et pays dans lesquels nous résidons», écrit en français la compagnie dans un courriel. L'entreprise chargée de la promotion de la réouverture du commerce du centre-ville a transmis l'information à La Presse, tard vendredi. 

«Nous sommes profondément désolés que les récents commentaires faits par un des employés d'Adidas aient été offensants. Ceci n'était pas notre intention. Notre marque croit en la tolérance, le respect et la diversité et nous continuerons de travailler à préserver ces valeurs», poursuit Adidas dans sa courte déclaration introuvable sur les plateformes de l'entreprise. 

Mercredi soir, Adidas a été plongée dans la controverse quand le Journal de Montréal a rapporté les paroles du gérant, Alexandre Des Roches, lors de l'inauguration de la boutique. «Je vais dire un mot en français pour accommoder la Ville de Montréal et les médias francophones», a-t-il lancé avant de poursuivre sa présentation en anglais. 

Ces quelques mots ont enflammé les médias sociaux avant de trouver écho jusqu'à l'Assemblée nationale, jeudi et vendredi. Le premier ministre Philippe Couillard a qualifié «d'inacceptables» les propos dénoncés par l'ensemble de la classe politique, dont la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Plusieurs artistes ont aussi appelé au boycottage de la compagnie internationale. 

Lettre de Montpetit à Adidas 

Vendredi, devant l'absence de réaction de l'entreprise, la ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Marie Montpetit, a adressé une lettre au président d'Adidas Canada, Michael Rossi, pour lui «exprimer [sa] profonde déception» quant à la gestion de cette «controverse linguistique» sur le «plan des communications publiques». 

La ministre Montpetit s'est également dite surprise des évènements puisqu'Adidas Canada est inscrite à l'Office québécois de la langue française. «Je me serais attendue devant le tollé de protestations [...] que vous apaisiez l'opinion publique en rappelant votre engagement vis-à-vis la langue française», poursuit-elle dans sa lettre, publiée sur son compte Twitter. 

Selon nos informations, Marie Montpetit n'avait toujours reçu aucune réponse de la part d'Adidas. La courte déclaration ne lui a pas non plus été transmise.

- Avec Denis Lessard