La ministre québécoise du Tourisme envisage de réglementer les services populaires de location d'appartements ou de chambres aux visiteurs comme le site Airbnb afin que ces services et les hôteliers soient sur le même terrain de jeu.

Le gouvernement du Québec voudrait que les responsables paient les taxes à la location de sites d'hébergement à des fins commerciales et soient assujettis aux mêmes réglementations que les hôteliers enregistrés, a indiqué mercredi Dominique Vien.

Elle a dit vouloir que ces services «contribuent de la même façon» que les hôteliers le font au Québec.

«Ce qui est important pour nous, c'est que les gens qui sont dans une logique commerciale au niveau de l'hébergement puissent contribuer de la même façon que le font les hôteliers à l'ensemble des lois et règlements que nous avons ici au Québec. Ce que je dis aussi, c'est que nous aurons une sensibilité pour des situations plutôt particulières qui ne s'apparentent pas à de l'hébergement commercial», a exposé la ministre en mêlée de presse.

Les sites de location d'hébergement, tels que Airbnb, ont gagné en popularité à travers le monde ces dernières années, alors que les touristes se voient offrir des centaines d'options d'hébergement différentes pour location dans plusieurs villes à des prix qui sont souvent moindres que ceux des chambres d'hôtels traditionnelles.

Les Québécois qui veulent offrir des chambres ou des appartements en location risquent des amendes s'ils n'ont pas de permis.

«Je pense qu'il est normal d'exiger une attestation comme celle des hôteliers car vous êtes sur la même patinoire. C'est une question d'équité», a soutenu Mme Vien.

Mme Vien a affirmé que le gouvernement travaillait à un projet de loi, disant ne pas pouvoir donner de détails sur son contenu ou s'avancer sur le moment où il pourrait être présenté à l'Assemblée nationale.

Airbnb, site établi à San Francisco, est actif à Montréal depuis 2009. L'entreprise permet pratiquement à quiconque d'afficher une chambre à louer sur son site web, et s'occupe des réservations et recueille l'argent.

L'entreprise a publié un rapport l'an dernier, selon lequel «2900 hôtes montréalais ont accueilli des invités dans leurs maisons» par l'entremise du site Airbnb entre avril 2013 et mars 2014.

«Le nombre d'invités utilisant Airbnb a crû de manière constante depuis 2009», soutient le rapport.

La présidente-directrice générale de l'Association des hôtels du grand Montréal, Ève Paré, a dit croire que ces services se trouvent dans une «zone grise» législative et a salué l'appel du gouvernement du Québec envers une réglementation.

Mme Paré a affirmé ne pas pouvoir chiffrer les pertes des hôtels de la région de Montréal attribuables chaque année à des sites comme Airbnb, mais a souligné que ces services faisaient généralement chuter les prix.

Mme Paré a fait valoir que les hôtels dans la région de Montréal étaient assujettis à plusieurs réglementations et que les règles avaient été écrites avant l'arrivée de l'Internet.

«Il s'agit d'une belle occasion pour clarifier les règles du jeu», a-t-elle ajouté.