C'est une déception, rien de moins qu'un - autre - mythe qui s'écroule. On entendait des récits fabuleux à propos de l'originalité des véhicules présentés à Tokyo et des hôtesses grelottant un peu sous leur robe à bretelles (pardon mesdames), scotchées au métal des carrosseries les plus étincelantes, les plus neuves. Le 41e Salon international de l'auto de Tokyo n'a tenu aucune de ses promesses d'exotisme.

Jamais le plancher du Makuhari Messe, lieu de cette exposition, n'est apparu aussi inoccupé. Une aubaine pour les constructeurs de motos, les marchands d'accessoires et de services qui, pour la première fois, se retrouvent aux premières loges aux côtés des constructeurs automobiles, mais pas pour le visiteur qui doit toujours débourser un peu plus de 10 $ - cela frise presque l'arnaque. Jugez-en: 241 exposants en 2007 (NDLR: le salon se tient sur une base biennale) contre 108 cette année et seulement un seul constructeur étranger (Lotus) alors qu'on en comptait 26 il y a deux ans. Pas l'ombre d'une Ferrari, d'une Ford ou d'une Renault. On imagine sans peine la déception ressentie par le visiteur japonais en arpentant ce salon complètement vide de sens.

Il est évidemment inutile d'établir une échelle de valeurs avec les autres salons de la planète, encore moins de rappeler la crise financière des derniers mois pour expliquer la désaffection des constructeurs «venus d'ailleurs». L'explication, la vraie, se trouve ailleurs. Aucun constructeur, à l'exception visiblement de Lotus qui se réjouit d'écouler quelque 4000 de ses produits dans l'archipel, juge ses résultats commerciaux au Japon à la hauteur des efforts consentis jusqu'ici. Le pays du Soleil levant représente un marché mûr ayant un potentiel de croissance limité, voire inexistant. Pour illustrer ce constat, soulignons que sur les 5 millions de véhicules neufs vendus l'an dernier, la part de marché des marques étrangères ne représentait que 4 %, soit un peu moins de 250 000 véhicules. En d'autres mots, des miettes.

Si l'industrie locale a relevé le gant en dévoilant 39 avant-premières (si l'on tient compte des motocyclettes), il y a fort à parier que cela ne suffira pas à convaincre l'Organisation internationale des constructeurs (OIC) de maintenir Tokyo dans le groupe sélect des 5 salons internationaux avec Paris, Francfort, Genève et Detroit pour 2011. Il y a en effet fort à parier que la Chine sera invitée à composer le groupe des 5, et ce, non seulement parce qu'elle correspond aux exigences fixées par l'OIC (représentation de l'industrie, nombre de visiteurs, couverture médiatique, etc.), mais aussi parce qu'elle a un plus grand potentiel. Elle a la masse géopolitique qui lui permettra très certainement de devenir un grand animateur économique.

Sur la route

FUMEUR, S'ABSTENIR ! S'abstenir de fumer dans sa voiture, surtout s'il y a des enfants à bord, relève du gros bon sens. Mais est-ce nécessaire de légiférer pour autant? L'Association pulmonaire du Québec (APQ) soutient que oui, et elle entend demander au gouvernement de mettre le nez dans nos voitures. À quand nos gaz d'échappement? Puisqu'il est question de tabac, sachez qu'au Japon, vous ne pouvez fumer en marchant sous peine de vous faire imposer une amende de 250$. Dire qu'il y a six ans, au Salon de Tokyo, on distribuait gratuitement des paquets de cigarettes aux journalistes...

BANCS d'ESSAIS Au cours des prochaines semaines, vous pourrez lire nos impressions de conduite sur la Porsche 911 Turbo, l'Acura ZDX, la Mercedes SLS (oui, celle avec les portes papillons) et, la semaine prochaine, un match opposant l'Acura TSX V6 à la Nissan Maxima.

L'AUTO BLOGUE À surveiller cette semaine sur monvolant.cyberpresse.ca, L'Auto blogue. Animé par Sébastien Templier, Pierre-Marc Durivage, Denis Arcand et l'auteur de ces lignes.