Les promoteurs du festival Saint-Jean au Lac devront acquitter l'ensemble de leurs dettes s'ils espèrent revenir à Saint-Gédéon l'an prochain.

Hier soir, la municipalité rencontrait certains citoyens vivant à proximité du site où se tenait, en juin dernier, les célébrations entourant la fête nationale. Entre autres invités, Paul Piché, Marie-Chantal Toupin, Xavier Caféine, Robert Charlebois, Dumas et Vincent Vallières ont participé à cet événement, qui devait résulter en d'importantes retombées économiques pour le secteur.

Hier soir, la vérité a toutefois été révélée au grand jour: les organisateurs ont quitté Saint-Gédon en ne laissant derrière eux que des créanciers, dont plusieurs jeunes employés qui attendent toujours leur chèque de paye.

Bien que la rencontre ne devait pas porter sur cet aspect, la vingtaine de citoyens présents, de même que les représentants municipaux, n'ont pu éviter le sujet bien longtemps.

On a d'ailleurs été informé qu'une lettre enregistrée a été expédiée aux responsables de Saint-Jean au Lac afin que ces derniers s'acquittent de leurs dettes dans les plus brefs délais.

"Nous leur demandons de déployer autant d'efforts à rembourser les gens qu'ils en ont mis pour l'organisation de l'événement. Nous savons qu'ils ont entrepris des démarches, et qu'ils travaillent sur le dossier. Mais, même s'ils payent, cela ne veut pas dire qu'ils recevront à nouveau l'appui du conseil", confie le directeur général de la municipalité, Richard Dallaire.

Conseiller municipal siégeant au sein du comité de développement économique de Saint-Gédéon, Réjean Nadeau affirme quant à lui qu'il entend agir avec fermeté auprès des promoteurs. Selon lui, ces derniers ont non seulement omis de rémunérer leurs employés, ils ont également menti au conseil de ville au cours des mois qui ont précédé l'événement.

"Leur dossier était impeccable, personne ne s'y serait objecté. C'était beau, fin, bien monté, mais ça ne s'est pas passé comme ils l'avaient promis, révèle-t-il. Par exemple, ils garantissait la présence d'au moins 600 agents de sécurité, qu'on n'a finalement jamais vus."

Président du même comité, le conseiller Bernard Tremblay ajoute en ce sens qu'une réunion aura lieu très prochainement avec les promoteurs.

"Nous allons gérer cette affaire de façon très serrée", insiste-t-il.

Hier soir, la bonne volonté municipale n'a cependant pas réussi à apaiser certains citoyens sur place.

D'entre eux, Julien Côté raconte que l'organisation du festival lui doit 1205 $ pour la location de son gîte pendant les quatre jours du festival. Il a lui aussi émis une facture par courrier recommandé, mais celle-ci est demeuré lettre morte. Aujourd'hui, il avoue avoir fait un trait définitif sur cette somme.

"Ils ont loué toutes mes chambres pour y loger 13 agents de sécurité de la Beauce. Une fois le festival terminé, je n'ai plus jamais eu de nouvelles de leur part. Je suis désenchanté par rapport à l'événement dans son ensemble. Je ne les veux plus à côté de chez moi. La clientèle européenne s'en va ailleurs dans la région tandis que nous, à Saint-Gédéon, on reçoit les jeunes qui viennent prendre un coup. C'est pas une gloire", exprime-t-il.

Le propriétaire terrien Robert Boudreault sort lui aussi amoché de son expérience avec Saint-Jean au Lac.

Il rapporte en effet avoir convenu d'une entente lui garantissant au moins 2000 $, en échange de la location de sa terre pour des fins de stationnement. Comme tous les autres, il n'a pas encaissé un centime.

"Ils ont détruit mon champ de luzerne, indique-t-il. Il y avait entre 250 et 300 véhicules sur le terrain. La prochaine fois qu'ils se présentent ici, je pourrais bien les accueillir avec un fusil."

Son fils Jean-Guy Boudreault, lui aussi dans la salle, précise par ailleurs qu'il a dû se charger personnellement du nettoyage, une fois les festivaliers partis. Selon lui, les promoteurs s'étaient engagés à ne laisser aucun détritus sur le terrain.

"J'ai rempli un ''trailer'' de cochonneries", déplore-t-il.