Le chef libéral Stéphane Dion a assuré jeudi que son parti allait être prêt pour le déclenchement imminent d'une campagne électorale, même s'il survient plus tôt que prévu.

En conférence de presse à Montréal pour dénoncer les compressions du gouvernement conservateur dans le domaine culturel, le chef de l'opposition officielle a toutefois refusé de donner des détails sur l'état de préparation de ses troupes.

«On est prêts, a-t-il martelé. On sera prêts à n'importe quel moment. On a une très forte équipe.»

La lieutenante de M. Dion au Québec, la sénatrice Céline Hervieux-Payette, n'a pas voulu répondre aux questions des journalistes. Elle s'est contentée de dire que le parti aurait ses 75 candidats dans la province dès le jour du déclenchement des élections, ce qui serait exceptionnel.

De leur côté, les conservateurs ont déjà lancé leur machine électorale. Ils ont dévoilé jeudi une nouvelle publicité télévisée dans laquelle Stephen Harper et ses ministres québécois vantent leurs réalisations depuis leur arrivée au pouvoir, au début 2006: baisse de la TPS de cinq à sept pour cent, «règlement» du

déséquilibre fiscal, reconnaissance du Québec comme nation, instauration d'une prestation de 100 $ par mois pour les enfants en bas âge et mise en place d'un plan de lutte contre les gaz à effet de serre «sans nouvelle taxe».

Sondages

Le chef libéral a pour sa part dû reconnaître que les enquêtes d'opinion ne favorisaient pas son parti au Québec à l'heure actuelle.

«Il y a eu quelques sondages qui nous étaient très favorables, le dernier l'est moins, on verra le prochain, a-t-il commenté. Que les sondages soient bons ou moins bon, nous affichons la même détermination.»

Comme le premier ministre Stephen Harper a l'intention de déclencher lui-même des élections à la fin de la semaine prochaine, après des mois de tergiversation de la part de Stéphane Dion, ce dernier perd le pouvoir de choisir le moment de partir en campagne.

M. Dion a néanmoins juré, jeudi, qu'il ne regrettait pas de ne pas avoir fait tomber le gouvernement conservateur plus tôt. Il a souligné que M. Harper allait devoir violer sa propre loi prévoyant des élections en octobre 2009 pour déclencher des élections au cours des prochains jours.

«Je pense qu'on a eu raison de ne pas déclencher des élections avant que les Canadiens en apprennent davantage sur ce que représente ce gouvernement, a-t-il affirmé. Ils n'arrivent même plus à cacher qui ils sont, le jupon dépasse. On l'a vu encore récemment avec des compressions qui sont purement idéologiques et qui sont une vendetta contre la liberté des arts.»

Le gouvernement Harper a récemment annoncé l'abolition de plusieurs programmes d'aide, une décision qui se traduira par un manque à gagner de 45 millions $ pour les organismes culturels.

Stéphane Dion a assuré jeudi qu'il annulerait ces compressions s'il était porté au pouvoir.