Dès sa première rencontre bilatérale, à son arrivée au sommet du G8, le premier ministre Stephen Harper a signifié au premier ministre japonais, Yusuo Fukuda, que les dirigeants des pays les plus industrialisés devaient adopter une position ferme à l'égard du Zimbabwe.

Même si la question du réchauffement climatique et de la hausse des prix du pétrole est sur toutes les lèvres, les chefs d'État et de gouvernement sont fermement décidés à envoyer un sérieux coup de semonce au régime de Robert Mugabe.

La rencontre Harper-Fukuda, qui a duré 45 minutes, a porté sur l'ordre du jour général du G8 mais sans pour autant perdre de vue le délicat dossier africain.

Le président George W. Bush, qui a également eu une rencontre avec le premier ministre Fukuda, a bien insisté lui aussi sur l'importance du dossier africain, affirmant que le G8 se devait de tenir sa promesse de fournir une aide de 50 milliards de dollars d'ici 2010.

«Les bébés meurent inutilement en Afrique parce qu'ils sont piqués par des insectes, a-t-il lancé. Trop de gens meurent du sida sur ce continent parce qu'ils n'ont pas les soins requis. Il y a trop de souffrance sur le continent africain.»

Stephen Harper et Yusuo Fukuda ont affirmé vouloir des gestes concrets de la part des membres du G8 sur l'Afrique, tout en soulignant cependant que la question de l'élection du candidat unique Robert Mugabe au Zimbabwe pour un autre mandat a été au coeur de leurs discussions. Ils souhaitent que le caractère illégitime de cette élection soit durement dénoncé à la fin du sommet.

«Les leaders ont reconnu que le G8 doit faire une déclaration ferme au sujet du Zimbabwe», a souligné dans un courriel aux journalistes l'attachée de presse de M. Harper, Carolyn Olson.

C'était la première rencontre entre le premier ministre Harper et son homologue japonais. Les deux hommes ont pris le temps d'admirer la beauté exceptionnelle du lac Toya, où se déroule le sommet, et M. Harper a profité de l'occasion pour présenter à son hôte sa ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, qui est la première Canadienne d'origine japonaise élue au Parlement.

Toujours au sujet du Zimbabwe, MM. Harper et Fukuda ont insisté pour que la déclaration «forte» sur le Zimbabwe se fasse non pas à même quelques lignes du communiqué final mais dans une déclaration à part, question de lui donner plus de poids.

Les chefs d'État et de gouvernement du Canada, des États-Unis, de la France, du Japon, de la Grande-Bretagne, de la Russie, de l'Allemagne et de l'Italie comptent bien de plus profiter de la présence ici à Toyako de deux dirigeants qui ont une certaine influence sur Robert Mugabe, soit Thabo Mbeki, le président sud-africain, et le président chinois Hu Jintao, afin que le Zimbabwe puisse éventuellement amorcer un virage démocratique. Mais rien n'est acquis à cet égard.

Aujourd'hui, les discussions entre les dirigeants du G8 et les pays africains invités (Afrique du Sud, Algérie, Égypte, Éthiopie, Ghana, Nigeria, Sénégal, Tanzanie et le président de l'Union africaine) commencent lors d'un déjeuner de travail à midi. Ce matin, M. Harper et son épouse se sont rendus à Date City, non loin de Toyako, où trois cent élèves de maternelle ainsi que de jeunes japonais jouant sur de grands tambours au milieu de citoyens portant le costume des guerriers samouraï les ont accueillis. M. et Mme Harper ont par la suite assisté à une présentation d'armures de guerriers samouraï et d'objets antiques japonais recouverts de laque. Ils ont ensuite assisté au Sommet du G8 des jeunes.

Après les travaux de l'après-midi, le premier ministre Harper aura une rencontre bilatérale avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et une autre, plus informelle, avec le président de la Tanzanie, Jakaya Mrisho Kikwete.