Les détenus de l'établissement de Cowansville sont de retour au travail et la situation est revenue à la normale, disent les autorités carcérales, mais les violentes protestations du 2 juillet contre l'interdiction totale de fumer ont eu de sérieuses répercussions. La sécurité a été accrue, et trois agents correctionnels ont bénéficié de congés de maladie, dont un qui n'a toujours pas repris le travail.

Les détenus ont voté lundi matin en faveur d'un retour au travail, a confirmé Brigitte Gosselin, porte-parole provinciale de Service correctionnel du Canada. «On revient à la normale, les détenus sont au travail depuis l'après-midi et demain (mardi), les autres activités, dont l'école, reprendront», explique le directeur de l'établissement à sécurité moyenne, Réjean Tremblay. Les détenus étaient confinés en cellule la majorité de la journée depuis le soulèvement du 2 juillet.

M. Tremblay a indiqué qu'aucune concession n'a été faite concernant l'interdiction de fumer. «ll n'y a toujours pas de produits du tabac et il est interdit de fumer partout», a-t-il précisé. Selon lui, si les détenus ont accepté de reprendre le travail, c'est «parce qu'ils ont compris que l'interdiction de fumer n'était pas négociable et que le recours juridique (actuellement en cours) était la voie pacifique et le meilleur moyen à prendre».

La direction de l'établissement reconnaît que le soulèvement des détenus le 2 juillet est un «événement sérieux». Toutefois, Pierre Dupont, président régional du Syndicat des agents correctionnels du Canada, affirme que les autorités carcérales ont «minimisé la crise».

Dans une lettre envoyée à une sous-commissaire régionale et transmise à La Voix de l'Est, M. Dumont questionne «le fait que la loi de l'émeute ne fut pas proclamée lorsque les détenus ont commencé à briser la clôture avec les barres à poids (d'haltérophilie] pour se diriger vers la section de détention (réservée aux détenus ayant reçu des sanctions disciplinaires) et briser les fenêtres (du bureau de l'officier)».

La manifestation a aussi nécessité le déploiement d'agents correctionnels équipés d'armes semi-automatiques. «Pour contrer le maximum de grabuge, ils ont sorti des AR15, (des armes semi-automatiques)», dit M. Dumont, précisant qu'ils n'ont pas eu à tirer. L'agent de la section de la détention qui faisait face à une cinquantaine d'émeutiers a utilisé du gaz au poivre pour les disperser, a aussi indiqué M. Dumont.