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Comment prévoit-on la quantité de carburant nécessaire pour effectuer un vol et qu'arrive-t-il avec le carburant non utilisé à l'atterrissage?

La quantité de carburant qui doit être chargée avant chaque vol est réglementée pour pallier toute éventualité, explique Jean Castonguay, commandant et chef pilote des Airbus 330 chez Air Canada. 

«Nous devons naturellement avoir assez de kérosène pour aller du point A au point B, mais aussi pour atteindre un point C, soit un aéroport de dégagement qui est déterminé avant chaque vol. Si je vole vers Londres, par exemple, cet aéroport peut être Gatwick, Manchester, Paris, Bruxelles... Le choix est fait en fonction de la météo prévue sur place, de la distance et de la disponibilité des pistes.

«Il faut ensuite prévoir 5 % de carburant de plus pour les imprévus. Notre système informatique est capable de prévoir à une centaine de kilogrammes près le carburant nécessaire. C'est impressionnant quand on pense qu'en général, on calcule environ 100 kg de kérosène par minute de vol sur un A330!»

Et qu'arrive-t-il avec le carburant non utilisé à l'atterrissage? Il est la plupart du temps conservé précieusement dans le réservoir pour le prochain segment, explique le commandant Castonguay. Mais il y a des exceptions. «En cas d'atterrissage d'urgence, certains appareils doivent larguer du carburant pour diminuer leur poids. Ça arrive très rarement, mais lorsque ça doit être fait, il y a une altitude minimale à respecter et le kérosène, qui est très volatil, s'en va dans l'atmosphère.»