Près de la moitié des vols quittant l'aéroport international de Shanghai ont subi des retards en août, a indiqué une autorité chinoise de régulation, qui brandit désormais des sanctions pour punir les écarts de ponctualité.

Alors que le trafic aérien en Chine connaît une croissance insolente, sous l'impulsion d'une classe moyenne en plein essor, il n'est pas rare en Chine de voir son avion partir plusieurs heures après l'horaire prévu.

La situation, qui exaspère les voyageurs chinois, s'explique notamment par un contrôle strict par l'armée des couloirs aériens et par des infrastructures aéroportuaires engorgées.

Or, en matière de ponctualité, l'aéroport de Shanghai Pudong fait figure de dernier de la classe: seuls 51% environ des vols au départ ont décollé à l'heure en août, selon des chiffres publiés par l'Administration de l'aviation civile (CAAC). C'est la pire performance nationale recensée.

«S'envoler de l'aéroport de Pudong à l'horaire prévu, c'est comme gagner au loto. Un retard de deux heures relève de la routine», réagissait une internaute chinoise dans un microblogue.

En deuxième et troisième position du classement des pires aéroports chinois en termes de retard figuraient ceux de Hangzhou (près de Shanghai) et Tianjin, ajoute la CAAC.

En guise de sanctions, la CAAC a refusé aux trois aéroports épinglés la possibilité d'accroître leur nombre de vols et de proposer l'ouverture de nouvelles routes aériennes.

D'après le site FlightStats, la durée moyenne du retard pour chaque vol à l'aéroport de Pudong (le 19e le plus fréquenté dans le monde) était en août de 75,6 minutes.

Les réseaux sociaux et les médias locaux font souvent la part belle aux débordements de passagers chinois exaspérés par les retards d'avions, et qui s'en prennent parfois violemment au personnel des compagnies.

En janvier, la police chinoise avait interpellé 25 passagers, accusés d'avoir ouvert les sorties de secours de leur avion où ils patientaient depuis plusieurs heures, leur vol ayant été retardé par des chutes de neige.