Ils s'appellent Cerro Verde, Izalco ou San Salvador. Même avec la tête cachée dans les nuages, ils ont l'air gigantesques. Le pays en compte environ une centaine. Et certains d'entre eux pourraient se réveiller demain matin sans préavis. Ici, c'est sans contredit le pays des volcans. Bienvenue au Salvador.

À peine débarqué de l'avion à San Salvador, le premier contact avec «la bête» se fait très rapidement. Elle s'impose à nous. Impossible de la manquer.

Le volcan, qui porte le même nom que la capitale du pays, fait partie du quotidien des Salvadoriens. Comme il l'a fait en 1917, le San Salvador peut faire irruption spontanément. Pourtant, les habitants de la ville ne semblent pas nerveux à l'idée d'une catastrophe imminente. Certains lancent même à la blague que lorsque le volcan se réveillera, ils voudront être aux premières loges... pour le photographier.

D'ici là, grâce à des sentiers aménagés, il est possible de l'admirer dans toute sa splendeur. Pour y accéder, il suffit de suivre une route, en voiture ou en autobus, qui mène à quelque 1000 m d'altitude. En chemin, on peut s'arrêter pour casser la croûte grâce à une multitude de petits restaurants ou de simples comptoirs où cuisinent des femmes qui habitent non loin de là. De nombreux belvédères ont également été aménagés pour admirer le volcan. Il faut s'arrêter au Mirador Don Pedro Feliz. Avec sa terrasse, son petit stationnement en terre battue ainsi que les poules et les dindons qui y circulent comme s'ils étaient chez eux, l'endroit est fort agréable. Un service de bar permet même de prendre une Pilsener, la bière locale, avant de poursuivre son chemin.

Une fois arrivé à 1000 m, il est temps de se munir de chaussures de marche, puisque le reste de l'ascension se fera à pied. Bien que la randonnée ne soit pas très longue, une dizaine de minutes tout au plus, le sentier est escarpé et glissant à certains endroits. Puis, une fois rendus à 1600 m, nous y sommes. Le San Salvador, aussi appelé El Gigante (le géant) est là. En fait, nous nous retrouvons légèrement au-dessus de lui. Il est possible de voir son cratère, également appelé «la bouche». Ce qui s'apparente à un trou était auparavant un lac. Le spectacle est époustouflant. On peut facilement y passer un bon moment. L'idéal: apporter son casse-croûte et le manger en admirant le géant.

Autre paysage, autre volcan

Évidemment, le San Salvador n'est pas l'unique célébrité volcanique du pays. Il partage la vedette avec plusieurs autres volcans, dont le Cerro Verde (2035 m), l'Izalco (1770 m) et le Santa Ana (2365 m). Situés à environ une heure et demie de la capitale dans le département de la Libertad, ils ont une beauté tout aussi remarquable que celle du San Salvador, mais le spectacle qu'ils offrent est complètement différent. Pour les admirer, il faut emprunter une route, en voiture, qui nous permet de gravir littéralement le Cerro Verde jusqu'à son sommet. De là, on peut aisément admirer les deux autres volcans, l'Izalco et le Santa Ana. Depuis le promontoire, on les voit dans leur immensité. Et les nuages qui ont l'air de s'être coincés à leurs sommets ajoutent au portrait une touche mystérieuse et donnent l'impression au spectateur de se rapprocher un peu plus du ciel. Pour ajouter au spectacle, lorsque le temps n'est pas couvert, il est possible d'apercevoir au loin l'océan Pacifique. Encore là, des espaces ont été aménagés pour les visiteurs qui souhaitent s'asseoir tranquillement et faire un pique-nique. On peut même y acheter des pupusas - sortes de tortillas garnies à l'intérieur -, le plat national des Salvadoriens.

Sur la route des géants

Le circuit volcanique à travers le Salvador ne s'arrête pas là. Près de la frontière avec le Guatemala, le département de Ahuachapán, situé à une centaine de kilomètres de San Salavador, est aussi ce qu'on pourrait appeler un paradis des volcans. Et c'est peu dire. À certains endroits, dans cette région, cinq volcans apparaissent côte à côte dans le paysage.

Pour les voir, à partir de la ville d'Ahuachapán, capitale du département du même nom, il faut emprunter ce que les Salvadoriens appellent la Ruta de las flores (route des fleurs). En chemin, la végétation luxuriante empêche de bien voir l'horizon. Puis, peu de temps avant qu'on atteigne le charmant village de Juayama, la forêt s'éclaircit. Et voilà qu'ils se dévoilent: le Cachillo, El Aguilla, le Santa Ana, le Cerro Verde et l'Izalco. La vision de ces cinq montagnes alignées impressionne. Pour prendre le temps d'admirer ce paysage hors du commun, un petit observatoire en bois a été aménagé le long de la route.

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Seul ou avec un guide?

Le Salvador est-il sûr? Voilà la question que se posent plusieurs voyageurs qui hésitent à s'aventurer dans un pays qui a longtemps été le théâtre d'une guerre civile. Aujourd'hui, la paix est revenue et la police touristique se tient aux abords des sites fréquentés par les visiteurs. Pour sillonner le pays et découvrir ses volcans, ses villages et ses plages, on peut aisément louer une voiture. Toutefois, pour ceux qui craignent de s'aventurer seuls ou encore de se perdre, il est facile d'avoir recours aux services d'un guide qui peut vous prendre à l'aéroport et vous conduire aux endroits que vous souhaitez visiter. Plusieurs agences offrent ce genre de service au Salvador.

Pour renseignements: ecoexperienciaselsalvador.com