Francine, une Québécoise de plus de 70 ans, débarque chaque année à Acapulco où elle séjourne au moins trois mois. Elle ne compte plus les fois où on lui a demandé si elle ne craignait pas pour sa sécurité en se rendant seule dans ce coin du Mexique qui a, en ce moment, bien mauvaise presse. À tous, elle affirme sans détour: elle n'a pas peur et ne reste pas «enfermée» dans son hôtel.

«Personne ne comprend pourquoi je viens ici», admet-elle. Pourtant, la réponse est simple: elle s'y sent bien, s'y est fait des amis et a véritablement l'impression, ici, d'être au Mexique.

Et les meurtres rapportés par les médias ne changent rien à la perception qu'elle a d'Acapulco. Selon elle, les narcotrafiquants n'ont que faire des étrangers.

«Les gens ont en tête cette image de malfaiteurs armés qui se promènent sur des chaloupes», illustre pour sa part Geraldina Torreblanca, gérante de l'hôtel Boca Chica. Il n'en est rien, selon elle.

Un point de vue partagé par Arely Figueroa Serna, directrice des relations publiques du Bureau de promotion touristique d'Acapulco. «C'est une question de perception, a-t-elle affirmé lors d'une rencontre. Les touristes n'ont pas été impliqués dans ces meurtres. Ici, nous faisons attention aux visiteurs.»

Malgré tout, Acapulco reste pour certains visiteurs une «destination dangereuse». Ismael, chauffeur de taxi depuis plus de 20 ans, en sait quelque chose. Il a vu le nombre de touristes diminuer considérablement. Il n'y a pas si longtemps, selon lui, quelque 300 bateaux de croisière accostaient chaque année dans le port. «On peut aujourd'hui les compter sur les doigts d'une seule main», affirme-t-il.

Pour tenter de contrer cette image, le Bureau de promotion touristique a mis en ligne des vidéos montrant des témoignages de visiteurs, notamment des Québécois, qui disent aimer Acapulco et assurent qu'ils s'y sentent en sécurité.

Mme Figueroa explique du même souffle qu'un groupe de policiers fédéraux nouvellement formés est chargé de la patrouille à Acapulco, initiative du gouvernement mexicain qui vise à rassurer les visiteurs.

Pourquoi Acapulco? 

Mais au-delà des questions de sécurité, pourquoi les voyageurs devraient-ils atterrir à Acapulco plutôt qu'à Cancún, par exemple?

«Ici, le beau temps est garanti, assure Piquis Rochin, responsable du marketing international pour le Bureau de promotion touristique. Et les gens qui viennent à Acapulco se sentent comme à la maison.»

Depuis quelques années, un groupe de citoyens et d'entrepreneurs a mis sur pied l'association Habla bien de Aca («Parlez en bien d'Acapulco»), histoire de mieux présenter la destination. Puis, une banderole installée sur le boulevard Miguel Aleman, voie qui longe la baie, résume bien cette idée. On peut y lire: «Bienvenue à vous, visiteurs. Acapulco vous appartient!»

Repères

Se rendre à Acapulco

En voiture

De la capitale Mexico, la durée du trajet par l'autoroute du Soleil varie entre trois et quatre heures (368 km). Les péages pour un aller simple s'élèvent à environ 200 pesos, une somme réduite par le gouvernement mexicain pour soutenir l'économie de l'État de Guerrero.

En avion

Le vol Mexico-Acapulco dure environ une heure, et plusieurs compagnies aériennes le proposent. L'hiver, Air Transat offre des liaisons directes Montréal-Acapulco.