Entre deux mers, entre Tijuana, au nord, et la station balnéaire de Los Cabos, au sud, la péninsule de la Basse-Californie étale ses attraits à l'abri des hordes de touristes. Balade.

De ses déserts lunaires parsemés de cactus candélabres à ses sierras rougeoyantes qui recèlent d'anciennes missions jésuites, les voyageurs plus aventureux se délectent des paysages insolites de la Basse-Californie. C'est aussi l'un des meilleurs endroits au monde pour observer la faune marine.

Loreto et la mer de Cortés

Le petit port colonial de Loreto, la plus ancienne ville de Basse-Californie, est le point de départ idéal pour explorer la mer de Cortés. Entre la péninsule et le continent, ce bras de mer avait été baptisé «l'aquarium du monde» par le commandant Cousteau pour la richesse de sa faune marine. Partout sur la côte, des excursions en bateau permettent d'explorer une myriade d'îles.

À Loreto, les pêcheurs vous emmènent dans leurs barques, à l'aube, lorsque le ciel déroule ses déclinaisons de rose sur les derniers reliefs de la sierra Giganta qui se jettent dans la mer. Outre les nombreux dauphins, on peut s'approcher des baleines bleues, qui migrent dans ces eaux chaudes en hiver. Une escale aux îles Coronado permet d'observer des colonies d'oiseaux et d'otaries. Loreto est aussi un haut lieu de la pêche sportive.

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À Loreto, on peut partir en excursion maritime.

La mission de San Francisco Javier

De Loreto, on prend d'assaut la Giganta. Une route mène vers l'intérieur des terres, dans cette sierra rougeoyante, écrasée de soleil. L'objectif: la mission de San Francisco Javier, construite par les Jésuites au milieu du XVIIIe siècle, à une trentaine de kilomètres de Loreto. Lorsque la route pénètre dans les entrailles de la sierra et se transforme en piste cabossée, on se sent hors du monde et hors du temps dans ce paysage de Far West, où ne manquent ni les rivières asséchées, dont il ne subsiste que le lit caillouteux, ni les carcasses de bétail.

Une grande croix de pierre marque l'entrée du charmant village de San Javier, aux maisons blanches en adobe, aux toits de palme et aux bougainvillées débordantes. La splendide mission baroque, qui a résisté au passage du temps et des intempéries, abrite un retable intéressant, et son jardin, un olivier de 300 ans.

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On se sent hors du monde et hors du temps dans ce paysage de Far West.

Vers Melegé, puis l'église d'Eiffel

Sur la route de Loreto à Mulegé, une mer aux teintes oscillant du turquoise transparent au bleu cobalt borde des collines lunaires et des étendues arides parsemées de cactus candélabres qui peuvent atteindre jusqu'à 10 m. Les baies se succèdent, magiques, invitant à la baignade ou aux escapades en kayak.

La Bahia Concepción, l'une des plus amples, ne compte pas moins de 50 km de plage de sable blanc. Non loin de la côte, coincées dans les massifs montagneux, se dressent de surprenantes oasis, comme l'immense palmeraie de Mulegé, surplombée par une ancienne mission, qui offre un panorama idéal.

Soixante kilomètres plus au nord, la petite ville de Santa Rosalía présente une architecture surprenante, avec ses maisons en bois colorées. Mais la bizarrerie locale reste l'église dédiée à Santa Barbara, une construction préfabriquée tout en acier, dessinée par Gustave Eiffel en 1884.

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Malgré les cactus qui l'encadrent, la Bahia Concepción est attrayante.

San Ignacio et les baleines sociables

À l'ouest de Santa Rosalía, on rejoint la côte Pacifique via l'oasis de San Ignacio, logée tout au bout de l'estuaire du même nom. La paisible petite bourgade, bâtie au milieu des dattiers, s'organise autour de la belle mission Kadakaamán, érigée en 1728 par les Jésuites, et qui a conservé le nom originel du lieu peuplé par les Indiens Cochimi.

La lagune de San Ignacio, avec celle d'Ojo de Liebre (140 km plus au nord), est le principal sanctuaire de baleines grises en hiver. Les excursions organisées par les associations écologistes de la région veillent scrupuleusement à ne pas perturber ces aimables cétacés, qui s'approchent des barques avec leurs petits et se laissent caresser par les touristes. Traverser les déserts de sel des alentours et assister aux couchers de soleil incandescents sont d'autres attraits de la région de San Ignacio.

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Pour ceux qui rêvent de partir à la rencontre de la faune marine, San Ignacio est le point de départ. À bord d'une barque, on peut toucher des baleines grises, ces cétacés aimables et sociables.

Les peintures rupestres

Citées au Patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1993, les peintures rupestres de la sierra de San Francisco peuvent être découvertes au départ de San Ignacio. Il existe plusieurs sites : les grottes de La Pintada, Las Flechas, Los Músicos, La Soledad, Boca San Julio et Cuesta Palmarito, certaines accessibles en voiture et d'autres, à dos de mule, le long du lit des canyons.

L'histoire de ces peintures, qui représentent des figures humaines et animales, reste mystérieuse. Les habitants du village de San Francisco de la Sierra sont formés pour guider les visiteurs. Au retour, la route, scintillante dans le contre-jour, serpente à l'infini sur les crêtes dégringolantes de la sierra.

Un conseil: vérifiez l'état de vos pneus avant d'entreprendre une excursion dans la sierra, où les routes non asphaltées sont parfois rocailleuses.

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Les peintures rupestres demeurent à ce jour un mystère historique.