Dans sa quête de gigantisme et d'extravagance, Dubaï s'est doté d'un nouvel atout pour attirer la clientèle fortunée: un complexe hôtelier inspiré du mythe de l'Atlantide, l'île perdue, et où une nuit peut engloutir jusqu'à 25 000 dollars.

L'hôtel Atlantis-The Palm a ouvert ses portes mercredi à ses premiers clients pour une expérience présentée par ses promoteurs comme unique, alliant un luxe inouï aux splendeurs du milieu marin.

«Atlantis est un centre de loisirs réellement différent de tout ce qui existe dans la même catégorie sur l'ensemble de la région», s'est félicité dans une déclaration à l'AFP Alan Leibman, président et directeur exécutif du complexe.

«Ce sera une expérience sans pareille» pour les clients de cet établissement décoré par des noms prestigieux, doté de chefs étoilés au Michelin, et dont les chambres les plus luxueuses donnent directement sur un aquarium géant, où 65 000 espèces marines cohabitent dans 11 millions de litres d'eau pompés dans le Golfe.

Avec ses 1539 chambres et ses 3000 employés, Atlantis, tout en rose, est une citadelle géante érigée aux portes de Jumeïrah, une des trois îles artificielles en forme de palmier construite au large de Dubaï, et qui ont contribué à faire la célébrité de l'émirat.

Dubaï avait déjà Burj al-Arab, l'un des hôtels les plus luxueux au monde qui se dresse comme une voile étarquée en bord de mer, Burj Dubaï, le gratte-ciel le plus haut du monde, ainsi que des dizaines d'hôtels de luxe ou des parcs à thème.

Avec Atlantis-The Palm, la ville, une des sept composantes de la fédération des Émirats arabes unis, confirme son ambition de devenir une destination touristique majeure, l'objectif étant 15 millions de visiteurs annuel en 2015.

Une des principales attractions du nouveau complexe est l'Aquaventure, un parc de loisir ouvert au public (60 dollars pour les adultes, 52 dollars pour les enfants), avec rapides artificiels, spectacle de dauphins et glissade dans un tunnel traversant un lac infesté de requins.

La direction a tenu à honorer son engagement d'ouvrir le complexe à la date prévue en dépit d'un récent incendie qui a dévoré une partie de l'entrée et dont les traces ont disparu aujourd'hui, les travaux de réfection ayant été menés en un temps record.

L'inauguration officielle, elle, aura lieu en novembre.

Développé par la société Kerzner International, le complexe est le second du genre, après l'Atlantis-Paradise Island, aux Bahamas, et a coûté 1,5 milliard de dollars.

Avec des chambres facturées entre 700 et 25 000 dollars la nuit, l'hôtel vise une clientèle internationale haut de gamme, d'où une campagne publicitaire dirigée vers les marchés américain, européen et asiatique. La direction table sur seulement 23 % de clients en provenance de la région.

Dans ce contexte, une attention particulière a été apportée à l'offre gastronomique.

Giorgio Locatelli, l'un des chefs italiens les plus célèbres de Londres et deux étoiles au Michelin, s'affaire déjà dans sa pizzeria, Ronda Locatelli, tandis que l'Espagnol Santi Santamaria (trois étoiles) va ouvrir à l'Atlantis son premier restaurant hors d'Europe. Le Français Michel Rostang (deux étoiles) y présente de son côté «une vraie brasserie française».