Durement frappé par la pandémie, le domaine de l’aviation relève lentement la tête. Signe que l’avenir est porteur, l’aéroport de Mirabel accueille ce week-end Volaria, un premier festival aérien en plus de 25 ans qui promet d’en mettre plein la vue.

Les habitués des festivals aériens seront sans doute étonnés de savoir que le clou de l’évènement se déroulera samedi en soirée, car on assistera à un spectacle de haute voltige qui combine feux d’artifice, effets pyrotechniques, musique et projections vidéo. « Le vétéran Mamfred Radius, qui a presque 80 ans, installe des éléments pyrotechniques au bout des ailes de son planeur », explique Maude Paquet, directrice générale de Volaria.

« De son côté, Nathan Hammond, alias Ghost Writer, projette de la pyrotechnie de son avion, qui est illuminé à l’aide de diodes électroluminescentes. On va bonifier ça au sol avec d’autres éléments pyrotechniques à proximité d’une scène de 300 pieds où sont installés trois écrans géants, tout ça accompagné de la musique de DJ Kleancut. Il s’agit d’une chorégraphie finement planifiée qui est adaptée pour chacun des sites de spectacle. »

PHOTO JENNI ALDERMAN, FOURNIE PAR VOLARIA

Nathan Hammond, à bord de son appareil équipé de diodes électroluminescentes, présentera un spectacle nocturne haut en couleur.

Malheureusement, on attendait aussi les fameux Snowbirds, mais ils sont, depuis un atterrissage forcé survenu au début du mois d’août en Colombie-Britannique, cloués au sol le temps de bien analyser les causes de l’évènement. Qu’à cela ne tienne, il y aura sur place plusieurs pilotes québécois de haute voltige, dont le duo Yak Attack composé de Daniel Fortin et de Mario Hamel. « On pourra aussi voir à l’œuvre Pete McLeod, champion canadien des Red Bull Air Races, alors que les forces armées américaines seront représentées par Amy Fiedler aux commandes de son F16 Viper », enchaîne Mme Paquet. « Les connaisseurs vont aussi être très contents d’apprendre qu’ils vont pouvoir assister au vol d’un Mustang P51, légende de la Seconde Guerre mondiale, dont le son est vraiment impressionnant ! »

PHOTO HÉLÈNE LAVIGNE, FOURNIE PAR VOLARIA

Martin Hivon, un des pilotes acrobatiques les plus reconnus au Canada, sera de la fête pour faire tourner les têtes.

Par ailleurs, l’escadron américain Aeroshell Aerobatic Team, composé de quatre avions datant des années 1930, s’exécutera pour sa seule visite au Canada cette année à l’occasion d’un spectacle à la brunante samedi, ainsi qu’en après-midi dimanche. Enfin, les visiteurs pourront voir l’équipe de parachutistes acrobatiques Skyhawks des Forces armées canadiennes, de même que Martin Hivon, le pilote de haute voltige le plus impressionnant au pays. Pour les absents, les prouesses de tout ce beau monde pourront aussi être suivies à la télévision, le festival Volaria prêtant son nom à une émission diffusée sur TVA Sports.

Cap sur l’avenir

« C’est destiné à tous ceux qui s’intéressent à l’aviation, mais on a aussi transformé ça en une fête familiale », nous dit de son côté Paul Houde, porte-parole de l’évènement et grand passionné d’aviation devant l’Éternel. « Je crois bien que les démonstrations de vol iront chercher les enfants. Quand j’étais jeune, ma grand-mère habitait à deux kilomètres de la piste 24 gauche de l’aéroport de Dorval et ma récompense était d’aller voir les avions atterrir en bout de piste. Ils passaient toutes les deux minutes en approche finale, je les voyais de très près. Mon plaisir, c’était de les reconnaître ; je m’installais avec une chaise longue pour les voir passer et j’essayais même de les reconnaître par le son ! »

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’animateur Paul Houde, porte-parole de l’évènement

Au contact d’avions comme l’immense Globemaster III, l’un des plus gros aéronefs au monde (il sera possible de le visiter), M. Houde est convaincu que certains pourraient se découvrir une passion. Justement, les principales écoles d’aéronautique et la plupart des employeurs de l’industrie seront aussi sur place : « Pour les jeunes qui se cherchent une orientation d’études, le Québec est l’endroit rêvé », soutient le populaire animateur. « Évidemment, la pandémie aura amené des questionnements, mais il faudra combler la demande qui va exploser d’ici la fin de la décennie, notamment parce que l’aviation va voir sa flotte prépandémique vieillir. La demande d’emploi va être extrêmement forte, les jeunes pourront donc trouver des réponses à leurs questions. »

Tout cela dans un milieu appelé à être transformé en raison des défis environnementaux, question abordée de front dans le Quartier du futur Volaria, zone consacrée à l’avenir de l’aviation où l’on pourra observer l’hydravion électrique eDravion de Québec Aéronature, un prototype de taxi aérien électrique, de même qu’une maquette de l’Ecojet, modèle hybride de Bombardier. L’entreprise québécoise a aussi contribué à rendre le festival entièrement carboneutre en achetant des crédits carbone de l’organisme Carboneutre Québec. « Il y a 40 ans, plus ça faisait de fumée, plus c’était spectaculaire, nous dit en riant Paul Houde. Mais l’aviation va être obligée de prendre note que la lutte contre les changements climatiques passe par elle aussi. »

Consultez la programmation du festival Volaria