Certains rêves mûrissent longtemps avant de se concrétiser, d’autres naissent sous le coup d’une impulsion. Découvrez les projets d’une globe-trotteuse et d’une famille de grands voyageurs qui trépignent d’impatience à l’idée de s’envoler vers de nouveaux paysages.

Au Portugal avec deux amies

PHOTO FOURNIE PAR JENNIFER DORÉ DALLAS

Jennifer Doré Dallas

Jennifer Doré Dallas avait l’habitude de bourlinguer partout dans le monde — une vieille passion devenue métier. L’autrice du blogue Moi, mes souliers a parcouru les routes sinueuses de la Toscane comme les chemins de gravier de l’Islande ; pour écrire, entre autres, des guides de voyage et, surtout, pour assouvir sa soif de découvertes.

Mais la pandémie a mis une halte à tous ses projets : « J’ai respecté les règlements, c’était vraiment important pour moi. Je sentais que j’avais une responsabilité, avec mon blogue. » En attendant la levée des interdictions de voyage, elle en a profité, comme tant d’autres, pour découvrir le Québec.

Puis récemment, lorsque la possibilité de s’envoler vers l’étranger est redevenue réelle, elle est tombée sur une offre de vol alléchante sur le web. Destination : Lisbonne. En quelques clics, le voyage de 11 jours en mai était réservé, avec une amie qui a elle aussi sauté sur l’occasion. Et le temps de le dire, une troisième embarquait dans le projet.

« Ce sera ma première fois au Portugal. J’ai beaucoup voyagé en Europe de l’Ouest, mais c’est un des seuls pays où ça ne marchait jamais. J’avais comme un rendez-vous raté avec ce pays », confie-t-elle. Rien n’est encore réservé sur place, mais les trois amies, qui sont toutes des foodies, veulent profiter de ces petites vacances pour demeurer dans la capitale, savourer ses bonnes tables, peut-être s’inscrire à un petit cours de cuisine ou à un tour culinaire.

« À 18 ans, quand j’ai fait mon premier voyage en backpack en Europe, je changeais de ville tous les deux jours pour en voir le plus possible ; puis, à un moment donné, ça suffit. Ça fait partie de moi, le slow travel, mais la pandémie a amplifié ça… J’aime ce petit feeling de se poser et de vivre comme les habitants de l’endroit. »

L’Europe en famille… et en caravane

PHOTO FOURNIE PAR VALÉRIE TREMBLAY

Valérie Tremblay en compagnie de son mari, de leurs deux fils et… de leur roulotte

« C’est encore loin pour nous. Puis, avec le contexte actuel, on dirait qu’on ne peut pas faire beaucoup pour avancer les choses », raconte Valérie Tremblay. N’empêche, elle ne se prive pas de rêver à ce grand voyage qui se profile pour 2024, en compagnie de son mari et de leurs deux fils.

Dans deux ans, ils s’envoleront pour l’Europe, où ils comptent acheter une caravane (ou campeur) et sillonner le continent pendant un an. On pourrait dire que Valérie Tremblay et sa famille ont l’habitude d’échafauder de grands projets : en 2015, ils ont traversé l’Amérique de l’Alaska à l’Argentine à bord d’une caravane.

« On est vraiment une famille de projets », dit-elle en riant. Son mari conduisait pendant qu’elle faisait l’école aux enfants. Mais cette fois-ci, leurs parents ont voulu les faire participer à l’élaboration comme à la planification du projet (ils ont maintenant 14 et 12 ans) — ce qui les a amenés à s’accorder sur cette date de voyage. « On s’est fait un petit cahier de rêves dans lequel tout le monde écrit les endroits qu’il aimerait visiter. »

La pandémie soulève quelques inquiétudes, en particulier chez leurs proches, mais ils restent « positifs ». « On se dit que là, ça se place, on commence à revivre, donc j’imagine que ça devrait être correct dans deux ans aussi en Europe. » La situation en Ukraine vient rajouter elle aussi quelques « perturbations » sur leur route, mais ils n’ont pas l’intention de s’aventurer en Europe de l’Est. Pour l’instant, ils comptent atterrir en France, où se fera l’achat du véhicule, puis se rendre jusqu’en Scandinavie, avant l’arrivée des grands froids.

Ces voyageurs aguerris ont entre-temps trouvé un remède à leur « mal du voyage ». L’été dernier, ils ont finalement acheté une roulotte et sont allés jusqu’en Abitibi-Témiscamingue. La bonne nouvelle, c’est que ce voyage les a rassurés pour le prochain : « Les garçons étaient super contents de nous suivre, même s’ils sont rendus grands ; c’est vraiment dans la famille, ce côté exploration et vanlife. »