(Londres) Ryanair va de nouveau réduire ses capacités de vols au regard de la pandémie de COVID-19, et les faire passer cet hiver à 40 % du niveau de l’an passé pour la période, contre 60 % initialement prévu.

La compagnie aérienne irlandaise ajoute dans un communiqué jeudi que les bases de Cork et Shannon, en Irlande, et celle de Toulouse, en France, vont fermer également pour la saison, soit de novembre à mars. Elle va également réduire considérablement le nombre d’appareils dans les bases de Belgique, Allemagne, Espagne, Portugal et Vienne.

Ryanair avait toutefois dit fin septembre prévoir l’ouverture d’une nouvelle base française à Beauvais, dans l’Oise, à partir de décembre, malgré la chute du trafic engendrée par la pandémie.

Le transporteur veut maintenir 65 % de son réseau, mais avec une fréquence réduite. Avec ces mesures, et en misant sur un taux de remplissage de 70 %, Ryanair table maintenant sur 38 millions de passagers pour son exercice 2021.

Ryanair avait dit mi-septembre vouloir réduire de 20 % ses vols pour octobre en raison de l’impact sur la demande des restrictions de déplacements décidées par les gouvernements pour enrayer la propagation du virus.

Le directeur général Michael O’Leary met en cause la « mauvaise gestion des vols aériens de l’Union européenne » pour justifier cette réduction de ses plans de vols.

Affirmant vouloir « minimiser les pertes d’emplois », il ajoute cependant qu’il faudra « inévitablement mettre en place plus de congés sans solde, et des partages d’emplois cet hiver dans les bases où nous nous sommes mis d’accord sur des réductions d’heures de travail et de paie, mais c’est une meilleure solution de long terme que des pertes d’emplois de masse ».

« Il y aura malheureusement plus de licenciements dans les quelques bases […] où nous n’avons pas sécurisé d’accord sur le travail et les baisses de salaires, qui sont la seule alternative », poursuit-il sans préciser lesquelles.

La décision de Ryanair a « pesé sur tout le secteur, mais la nouvelle n’est pas totalement une surprise, sachant qu’EasyJet et Wizz Air ont déjà tranché dans leurs capacités pour la saison » hivernale, remarque David Madden, analyste de CMC Markets.

Le secteur aérien est l’un des plus durement frappés par la pandémie.

Mardi, les organisations représentant le secteur ont lancé un appel pressant au niveau mondial pour obtenir une deuxième tranche d’aides gouvernementales et affronter la crise sanitaire qui continue à vider les caisses des compagnies aériennes et des aéroports.

Par ailleurs, afin d’éviter les mesures de quarantaine — mises en place notamment au Royaume-Uni — les gouvernements doivent « utiliser les tests » sur les passagers avant leur départ, ont souligné l’Aci (Airports Council International) et l’Association internationale du transport aérien (Iata) mardi.

« Sans ces actions, il n’est pas exagéré de considérer que l’industrie fait face à un effondrement », ont-elles estimé.