(Londres) La compagnie aérienne britannique EasyJet a annoncé mardi que le nombre de ses vols pour cet été était moins élevé que prévu en raison d’une demande réduite des voyageurs conséquente notamment aux quarantaines imposées par le Royaume-Uni pour lutter contre la pandémie.

EasyJet espérait jusqu’alors tourner à 40 % de ses capacités entre juillet et septembre, mais explique dans un communiqué que ce sera désormais « légèrement moins ».

Cette estimation correspond à une demande moins forte de la part des voyageurs qui hésitent à se déplacer en raison des incertitudes liées à la crise sanitaire et à l’instauration par le Royaume-Uni de quarantaines pour les personnes revenant de nombreux pays comme la France et l’Espagne, des destinations habituellement prisées pour les vacances d’été.

EasyJet évoque en outre la décision de Londres annoncée lundi de mettre en place une quarantaine à l’encontre de sept îles grecques, mais pas du reste du pays.

« Nous continuerons à avoir une approche prudente et conservatrice quant à nos capacités, comme nous l’avons fait durant cette période », prévient Johan Lundgren, directeur général de la compagnie, qui entend préserver la rentabilité du groupe.

Il demande au gouvernement britannique une aide spécifique pour le secteur aérien, notamment un retrait pour 12 mois de la taxe sur les billets d’avion, rappelant en outre avoir plaidé auprès des pouvoirs publics pour un système de quarantaine moins stricte et plus prévisible.

Compte tenu des nombreux changements dans les recommandations des gouvernements et du manque de visibilité, le groupe explique qu’il est toujours dans l’incapacité de mettre sur la table une prévision de résultats pour son exercice 2019-2020 (qui s’achève fin septembre) ou pour le suivant.

Le marché accusait le coup après cette annonce qui témoigne d’une reprise plus difficile que prévu du trafic aérien. Le titre de la compagnie chutait de 4,46 % à la Bourse de Londres.

« Il n’y a pas de retour à la normale possible quand il y a des restrictions qui changent tout le temps », s’emporte Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

« Plus cela persistera et plus la reprise sera la lente pour les compagnies aériennes avec un grand nombre d’emplois qui pourraient être perdus », selon lui.

EasyJet fait preuve d’une grande prudence après avoir pourtant montré un peu plus d’optimisme au cours de l’été. Le transporteur avait même début août revu en hausse ses prévisions de capacités, de 30 % à 40 % de la normale pour l’été.

Le groupe, qui a vu son chiffre d’affaires réduit quasi à néant entre avril et juin au plus fort du confinement, a pris ces derniers mois une série de mesures pour préserver des finances mises à mal par la crise du transport aérien.

Il a par exemple levé 419 millions de livres par le biais d’une émission de nouvelles actions et obtenu un prêt de 600 millions de livres auprès des pouvoirs publics au Royaume-Uni.

Comme ses concurrents, le groupe a également annoncé des suppressions d’emplois de grande ampleur, qui vont affecter jusqu’à 4500 postes, soit près du tiers de ses effectifs.

La compagnie aérienne Virgin Atlantic vient par exemple de boucler un plan de sauvetage et d’annoncer de nouvelles suppressions d’emplois. Au total, ses effectifs, qui étaient de 10 000 salariés avant la pandémie, seront réduits de près de moitié.