«Nous faisons de la coopération internationale taillée sur mesure pour les baby-boomers», dit Éric Lefebvre, cofondateur de Teranga.

Éric Lefebvre et son associé, Francis Cauchon, sont tombés dans la marmite de la coopération internationale quand ils étaient petits. Le premier a été élevé au Bénin et en Côte d'Ivoire par des parents qui travaillaient pour les Nations unies Le second a participé à plusieurs projets au Vietnam et au Népal pour le compte du CECI (le Centre d'études et de coopération internationale). Tous deux ont travaillé pour Jeunesse Canada Monde comme superviseurs de projets.

«Ce sont les parents des jeunes que nous envoyions à l'étranger qui nous ont donné l'idée de fonder Teranga, dit Éric Lefebvre. Ils nous disaient qu'eux aussi aimeraient faire de la coopération. Pour leur part, nos partenaires locaux nous disaient qu'ils aimeraient aussi recevoir des gens d'expérience.» En 2006, ils ont donc lancé Teranga (en wolof, la langue principale du Sénégal, ce mot signifie «hospitalité») en ciblant les baby-boomers.

Mais qu'est-ce que la «coopération sur mesure pour baby-boomers»? C'est un dosage subtil de travail et de tourisme, d'inconfort et de confort. Les clients de Teranga déboursent entre 3000 $ et 4500 $ pour s'envoler vers des pays comme le Bénin, le Burkina Faso, l'Équateur, le Népal, le Vietnam, où ils participent à un projet humanitaire pendant six semaines. Ils y travaillent à la construction de dispensaires de brousse, à la formation de personnel paramédical, ou à enseigner l'anglais ou le français. Ils habitent dans une famille d'accueil pendant une partie du séjour. Mais pas n'importe laquelle.

«Nous choisissons des familles relativement aisées qui disposent au moins de l'eau courante et d'une salle de bains, explique Éric Lefebvre. Nos participants y passent une ou deux semaines et, pour le reste de leur séjour, ils habitent dans les installations de l'ONG avec laquelle nous avons noué un accord de partenariat.» Installations habituellement climatisées. «Nous ne faisons pas vivre les gens à la dure, poursuit Éric Lefebvre. Nous voulons qu'ils vivent une expérience et qu'ils en retirent quelque chose, mais dans des conditions acceptables pour eux.»

Les horaires de travail ne sont pas contraignants: cinq matinées par semaine. L'après-midi, on prend un cours d'initiation à la langue locale et on participe aux activités du village. Le week-end, on visite la région. Et la dernière semaine, on visite le pays. «Car on ne peut pas demander aux participants de passer six semaines au Népal, par exemple, et de ne rien voir du pays», observe Francis Cauchon. De la coopération de luxe, donc! C'est que les baby-boomers ont leurs exigences et leurs caprices. Comme cette dame, qui ne voulait pas partager sa salle de bains avec sa famille d'accueil, en Équateur! Il a fallu lui trouver une autre famille qui disposait de deux salles de bains.

Teranga dessert deux types de clientèles: les habitués qui reviennent et en redemandent. Et les «novices». «Ils ont beaucoup voyagé, ont essayé les circuits du Club Aventure ou d'une autre agence qui les a emmenés à l'écart des sentiers battus et ils arrivent chez nous en disant: '«J'ai toujours voulu faire ça!»»

Il existe deux autres agences québécoises de coopération qui s'adressent aux baby-boomers: CASIRA (Centre amitié de solidarité internationale de la région de l'Amiante), qui envoie des volontaires dans trois pays d'Amérique latine, et ARO International, qui gère quelques programmes de coopération à Cuba. Comme ces deux organismes, Teranga a conclu une entente de partenariat avec la Fédération de l'âge d'or du Québec (FADOQ).

________________________________________________________

Info: www.teranga.ca