Le géant informatique américain Apple a indiqué lundi que les inspections des usines de son sous-traitant Foxconn en Chine par une ONG de défense des droits des ouvriers avaient débuté.

Il avait annoncé mi-janvier qu'il allait ouvrir les usines de ses fournisseurs à l'association Fair Labor Association (FLA) et avait publié la liste de ses sous-traitants après avoir été accusé d'y tolérer des conditions de travail déplorables.

La FLA, association internationale de défense des droits des ouvriers dont le siège se trouve à Washington, «va conduire des audits spéciaux des usines d'assemblage de ses sous-traitants, y compris les usines de Foxconn à Shenzhen et Chengdu en Chine», à la demande d'Apple, indique le fabricant dans un communiqué.

«Nous estimons que les ouvriers partout dans le monde ont droit à un environnement de travail sûr et juste, et c'est pourquoi nous avons demandé à la FLA d'évaluer de manière indépendante la performance de nos plus gros sous-traitants», commente Tim Cook, directeur général d'Apple dans le communiqué.

Il insiste sur le fait que «les inspections en cours sont sans précédent dans l'industrie électronique».

La FLA va interroger «des milliers d'employés sur leurs conditions de vie et de travail, y compris la santé, la sécurité, la rémunération, les heures de travail et la communication avec la direction», détaille Apple.

Les inspecteurs vont «examiner les lieux de travail, les dortoirs et les autres installations», et étudier les documents détaillant les procédures de travail des usines, ajoute le groupe, qui précise que ses fournisseurs ont promis d'apporter leur pleine collaboration.

Les conclusions de l'association seront publiées début mars sur son site, Fairlabor.org. D'autres inspections seront menées au printemps dans les usines des sous-traitants taïwanais Quanta et Pegatron. Quand les inspections de la FLA seront terminées, les usines où plus de 90% des produits d'Apple sont assemblés auront été examinées, fait valoir le fabricant informatique.

Apple rappelle avoir déjà mené «plus de 40 audits des usines Foxconn».

Les accusations de conditions de travail inhumaines chez les sous-traitants d'Apple qui assemblent son smartphone iPhone, ses tablettes iPad et les autres produits populaires du groupe, avaient commencé en 2010 à la suite d'une série de suicides dans une énorme usine de Foxconn en Chine.

En janvier, le New York Times avait de nouveau affirmé que les ouvriers des sous-traitants en Chine travaillaient «souvent dans des conditions difficiles» et à des rythmes de travail «excessifs».

La pression sur Apple s'est encore accentuée la semaine dernière avec des manifestations devant des magasins du groupe à New York, Londres, Sydney et d'autres villes du monde entier. Une pétition lancée sur le site Change.org avait également recueilli 250 000 signatures.

L'internaute qui a lancé cette pétition, Mark Shields, se définit comme un «super-utilisateur» de produits Apple. Dans un communiqué, il se dit «soulagé d'entendre que Tim Cook prend des mesures sérieuses» mais estime que le fabricant doit encore «créer un plan de protection des employés pour les nouveaux produits, en particulier l'iPad3».

Même si la firme à la pomme est soucieuse de son image, il n'est «pas certain» qu'elle puisse se passer de Foxconn à cause de la «taille» de son fournisseur, «de la logistique de la chaîne d'approvisionnement de la firme et de la hausse potentielles des coûts que cela représenterait pour l'iPhone et l'iPad», a commenté le site d'analystes 247wallst.Com.

Apple a gagné 1,86% à 502,6 dollars lundi à la Bourse de New York, dépassant pour la première fois la barre des 500 dollars et redevenant première capitalisation boursière mondiale.