Le groupe canadien Research in Motion (RIM) a affirmé jeudi que le service de son téléphone multifonctions BlackBerry s'est amélioré de façon «significative» dans la matinée en Europe et dans d'autres régions, au quatrième jour d'une panne qui affecte le réseau mondial.

«La situation est proche de la normale en Europe, au Moyen-Orient, en Inde et en Afrique», a déclaré le co-PDG et fondateur de RIM, Michael Lazaridis, dans une vidéo mise en ligne à la mi-journée à Londres sur un site dévolu à cette crise, évoquant une «amélioration constante» du service.

Mais «il est trop tôt pour dire que ce problème est totalement résolu», a-t-il ajouté, confiant ne pas être en mesure d'indiquer quand la situation reviendra à la normale.

«Nous continuons de surveiller le système de très près. (...) Nous pensons que les améliorations vont se poursuivre mais des instabilités sont encore possibles à mesure que le service revient à la normale», a-t-il poursuivi, présentant ses excuses pour ne pas avoir «tenu ses engagements» en matière de qualité de service.

Un peu plus tôt, le groupe avait indiqué dans un communiqué publié à Londres que «depuis 06H00 (heure de Londres), le fonctionnement de tous les services en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi qu'en Inde conn(aissait) une amélioration significative».

Les premières perturbations ont été ressenties lundi.

RIM avait précisé dès mardi que des utilisateurs en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, en Inde, au Brésil, au Chili et en Argentine étaient touchés par des perturbations, tandis que des usagers américains et canadiens se plaignaient également de retards persistants.

Les services touchés sont en particulier la messagerie texte et le navigateur internet des BlackBerry, lancés en 1999, mais pas le service téléphonique. RIM compte environ 70 millions de clients dans le monde.

Selon le groupe, ces difficultés résultent d'un engorgement de données provoqué par une panne en Europe, avec des retombées en cascade dans le reste du monde. Mais ce n'est pas la conséquence d'un acte de piratage informatique, a-t-il affirmé.

La panne d'un commutateur de coeur du réseau en Europe a provoqué un engorgement de messages, et le commutateur de secours qui aurait dû prendre le relais n'a pas fonctionné, avait expliqué mercredi David Yach, chef des services de logiciels du groupe canadien.

Ces pannes se produisent à un mauvais moment pour le pionnier des «smartphones», confronté à une progression rapide de ses principaux concurrents, l'iPhone d'Apple --dont la version 4s doit sortir cette semaine-- et les appareils fonctionnant avec le système Android de Google.

Ce n'est pas la première fois que le réseau BlackBerry connaît des défaillances. En présentant ses résultats semestriels mi-septembre, le groupe avait également fait savoir qu'une panne affectait ses services au Canada et en Amérique latine.

Et le réseau avait connu des défaillances majeures à la veille de Noël 2009. En une semaine, deux pannes successives avaient plombé le service des usagers d'Amérique du nord et du sud.

Les envois et réceptions de messages étaient «retardés ou sporadiques», mais les services téléphoniques et de SMS n'avaient pas été touchés, selon RIM qui avait expliqué à l'époque que le problème provenait d'un défaut dans deux versions récentes de BlackBerry Messenger (les versions 5.0.0.55 et 5.0.0.56).

Plus de 30 millions de personnes dans le monde utilisent un Blackberry.