Magasin Apple, rue Sainte-Catherine, 13h. Une vingtaine de personnes font sagement la file sur le trottoir, alignées derrière un cordon. Certaines d'entre elles font le pied de grue depuis plusieurs heures déjà. Toutes ont le même but: mettre la main sur l'iPhone 4, sorti depuis un mois et des poussières au Canada.

Partout à Montréal, les magasins sont en rupture de stock et les téléphones rentrent au compte-gouttes... quand il y en a. Mercredi, le magasin Apple de la rue Sainte-Catherine a reçu un certain nombre d'appareils, mais n'était pas en mesure de dire quand il y en aurait d'autres. Ni combien.

De toute évidence, se procurer un iPhone 4 à Montréal ces jours-ci n'est pas une mince affaire. Parlez-en à André-Anne LeBlanc et à son frère, Louis-Martin LeBlanc, qui attendaient sur le trottoir depuis 8h15. «Il faut mettre de côté son amour-propre et son impatience», philosophait la jolie châtaine, qui s'était apporté des munitions en vue de la longue attente: un lunch, un livre, son appareil photo «au cas où» et... son iPod.

Certains valeureux se rendent même devant le magasin de la rue Sainte-Catherine dès 6h. Mercredi, une heure avant l'ouverture, les gens d'Apple ont compté le nombre de personnes qui attendaient à l'extérieur. Puisqu'il y avait plus de gens que d'iPhone 4 disponibles, certains ont dû repartir bredouilles.

À un jet de pierre de là, chez Fido, une poignée de personnes attendaient sur de petits bancs cordés les uns à côté des autres. Une jeune blonde à lunettes semblait tuer le temps en faisant ses travaux. «Ils nous ont dit qu'ils en recevraient peut-être entre 12h et 14h», a-t-elle affirmé avec espoir.

Une fausse pénurie?

Selon Bruno Guglielminetti, directeur des communications numériques chez National, Apple ne fait pas exprès pour créer cette pénurie. «Ils savent qu'il y a un engouement et que les gens sont intéressés, sauf qu'ils desservent des gros marchés d'abord, dit-il. Et le Canada n'est pas un marché prioritaire.» Toutefois, l'expert des nouvelles technologies concède que cette rareté sert bien Apple sur le plan du marketing.

Alors, que doit faire le consommateur qui tient mordicus à se procurer un iPhone, à part se mettre en file sur le trottoir? «Prendre son mal en patience et le commander par internet», suggère Bruno Guglielminetti. Sinon, le «bon vieux» iPhone 3GS peut encore très bien faire l'affaire. Et il est pas mal moins périlleux à obtenir.