Après les BarCamp, DemoCamp et autres Déjeuners pour entrepreneurs technos, Montréal accueillera à partir du 14 avril prochain une série de rencontres-conférences visant à rallier tous les acteurs de l'industrie de la mobilité informatique.

Mobile Monday Montréal, comme l'appellent les organisateurs, aura ensuite lieu le premier lundi de chaque mois et s'adressera autant aux développeurs, qu'aux PME et qu'aux investisseurs d'ici.Le nom n'est pas fortuit: MobileMonday Global est un organisme fondé à Helsinki en 2000 et dont l'objectif est d'aider à favoriser la coopération et la croissance de cette industrie partout dans le monde.

Dans pratiquement toutes les grandes métropoles d'Europe et d'Amérique du Nord ont lieu des événements similaires. Toronto a eu son plus récent lundi mobile le 10 mars dernier.

«Il n'existe rien de semblable à Montréal en ce moment, mais comme ça existe dans toutes les villes nord-américaines, il était temps qu'on l'organise» résume Beverly Wilkes, le cerveau derrière toute cette opération. Mme Wilkes a eu l'idée l'automne dernier, alors qu'elle était responsable des communications pour la société montréalaise OZ Communications, spécialisée dans la messagerie instantanée mobile.

Depuis, la dame a changé d'entreprise. Elle est aujourd'hui la seule employée canadienne d'une startup appelée SpinVox, qui fait dans la synthèse vocale mobile. Aujourd'hui, tant Oz que SpinVox font partie des entreprises qui participent à l'organisation de ces lundis mobiles ou, comme elle les surnomme, les «MoMoMo».

Parmi les commanditaires, on retrouve également Bluestreak, un précurseur mondial dans le marché de la télévision mobile qui a pignon sur rue à Montréal, ainsi que le groupe Quebecor, sans doute intéressé à promouvoir son propre réseau sans fil, si jamais Industrie Canada le lui accorde.

Le secteur de la mobilité est considéré par plusieurs comme un marché de niche, au croisement des télécommunications et de l'informatique.

Or, les chiffres démontrent qu'il s'agit d'un secteur en forte croissance, qui pourrait rapidement devenir la plus importante source de revenus de toute l'industrie des télécommunications, selon un rapport publié en décembre dernier par la firme IDC Canada.

Dans une étude intitulée «Services sans fil canadiens 2007-2011», le groupe estime que la valeur de l'industrie des services mobiles pourrait valoir jusqu'à 21,5 milliards de dollars en 2011.

«Ce secteur est en train de se définir comme l'avenir des télécommunications et est aujourd'hui le seul facteur de croissance en importance dans ce marché», résume l'analyste responsable de l'étude pour IDC Canada, Lawrence Surtees.

Ce phénomène s'explique par la lente adoption par les consommateurs canadiens des technologies sans fil, ces dernières années; il reste encore beaucoup de nouveaux clients à aller chercher.

Le taux d'adoption du sans-fil au Canada est présentement de 62%, loin derrière celui des États-Unis, de l'Europe et d'une grande partie de l'Asie.

Les nouveaux services mobiles devraient accélérer la croissance de ce taux, estiment les analystes.

Le groupe Research&Markets estimait le mois dernier que ces services feront passer de 20,4 à 25,4 millions le nombre d'abonnés au pays d'ici un an, atteignant une pénétration du marché de 70%.

Justement, l'enjeu qui sera sans doute le plus discuté à l'occasion de ces conférences mensuelles sera celui de la mise en marché d'applications mobiles.

Si on se fie à ce qui se passe à l'occasion de ces mêmes conférences à Toronto, il y a fort à parier que des investisseurs viendront entendre ce que les conférenciers ont à présenter.

Même les nouveaux systèmes d'exploitation pour téléphones intelligents d'Apple (iPhone), de Google (Android) et autres (comme Openmoko, par exemple) mettent davantage l'accent sur la diversité des services et des applications mobiles.

Les entreprises montréalaises déjà implantées dans ce secteur ne veulent manifestement pas manquer cette prochaine vague...