Il faut réduire l'exposition des jeunes, en particulier les enfants, aux jeux vidéo violents, selon une étude publiée dans la prestigieuse revue Pediatrics du mois de novembre. Jouer de la mitraillette virtuelle accroît de façon significative la propension à des comportements violents dans la réalité. Et plus on est jeune, plus cet effet est prononcé.

Les chercheurs ont étudié des jeunes de 9 à 18 ans dans deux pays: les États-Unis et le Japon. Les effets sont semblables, en dépit des attitudes très différentes par rapport à la violence dans ces pays, ce qui selon les chercheurs ajoute du poids à leurs conclusions.

Dans des études précédentes, on avait montré des liens entre le fait de jouer à des jeux vidéo violents et des comportements ou des pensées violentes à court terme, dans l'immédiat. C'est la première fois qu'on se penche sur les effets à plus long terme.

Les chercheurs ont étudié la violence à laquelle étaient exposés des jeunes, qui ont été suivis pendant trois à six mois. L'étude a porté sur trois échantillons (deux japonais et un américain) totalisant 1595 jeunes.

Ils ont évalué le niveau de violence auquel les jeunes ont été exposés et aussi quels comportements violents - coups de pied, bagarres, etc. - ils ont pu avoir au cours des mois qui ont suivi. L'information provenait à la fois des jeunes et de leur entourage.

Ils ont conclu que l'exposition à la violence des jeux vidéo faisait doubler la propension à la violence trois à six mois plus tard. «L'habitude de jouer à des jeux vidéo violents chez les enfants et les adolescents entraîne une hausse des agressions physiques dans les mois qui suivent», affirment les auteurs.

«Notre recherche suggère fortement qu'il faut réduire l'exposition des jeunes à ce facteur de risque», ajoutent-ils.

L'effet était plus prononcé avec les plus jeunes. «La tendance de l'effet dans le temps (longitudinal) était plus important pour les échantillons plus jeunes», précisent-ils.

Les chercheurs ajoutent que l'agressivité dans l'enfance est un des plus grands facteurs de risque pour la propension à la violence à l'adolescence et à l'âge adulte. «Il est d'une importance vitale de mieux comprendre les facteurs qui font augmenter (ou réduire) les risques de violence si nous voulons comprendre et réduire la violence dans la société moderne», affirment les chercheurs.

La recherche a été réalisée par Craig A. Anderson, de l'université d'Iowa, et plusieurs collègues. Elle est publiée dans le numéro de novembre de Pediatrics, la revue de l'Académie américaine de pédiatrie.