Trop d'impôts pour les jeunes entreprises, une pénurie de logements et un système éducatif inadapté ont poussé mardi les fondateurs de Spotify, numéro un de l'écoute de musique en ligne, à menacer de quitter la Suède.

Daniel Ek et Martin Lorentzon, qui contrôlent toujours cette entreprise qu'ils ont fondée en 2008, ont publié sur le site internet Medium une «lettre ouverte» où ils détaillent leurs griefs contre leur pays natal.

«Le législateur doit comprendre que nous sommes en concurrence dans un marché des talents mondialisé et que le prix à payer d'avoir de moins bonnes conditions dans un pays est élevé. Nous en sommes maintenant à nous demander si nous devons croître à Stockholm ou à New York», ont-ils affirmé.

Premier problème: loger les recrues dans la capitale suédoise, où le marché de la location se divise entre une partie officielle, caractérisée par des listes d'attente extrêmement longues, et une autre officieuse, marquée par la précarité des contrats et les loyers élevés.

«Exiger que les jeunes qui arrivent dans un nouveau pays achètent immédiatement un logement cher réduit l'attractivité», ont déploré les deux entrepreneurs.

Deuxième problème: la trop faible place de l'informatique dans le système éducatif. «Les travaux pratiques sont toujours obligatoires à l'école suédoise, mais pas la programmation», ont-ils relevé.

Enfin, Spotify se plaint de l'imposition élevée des actions offertes aux salariés: 70% en Suède, contre 25% en Allemagne et 15 à 20% aux États-Unis selon leurs calculs.

«Imaginez comme ce serait fantastique si la Suède devenait le pays où les collaborateurs deviendraient les propriétaires de l'entreprise où ils travaillent», ont souligné MM. Ek et Lorentzon.

Ils ont rappelé que sur cinq grandes start-ups fondées en Suède (outre Spotify, la messagerie Skype, les créateurs de jeux vidéos King et Mojang, et le spécialiste du paiement en ligne Klarna), trois avaient été rachetées par des groupes américains.