Nicolas Sarkozy a réitéré mardi, en inaugurant le siège de Google France à Paris, sa volonté d'instaurer un minimum de règles sur internet, mais a concédé s'être «trompé» et avoir «crispé» les professionnels et utilisateurs du «web» en parlant de régulation.

Après une visite des nouveaux locaux parisiens de Google guidée par son président Eric Schmidt, le chef de l'État s'est livré au petit jeu des questions/réponses avec de jeunes salariés du géant américain de l'internet, devant lesquels il a vanté les vertus démocratiques et de «transparence» de l'internet.

«Le web a amené pour le citoyen une transparence et il ne sert à rien de tenter de résister à cette transparence», a-t-il estimé, «c'est un progrès de la démocratie même si (...) une liberté sans règles, ce n'est pas une liberté».

«Toute la difficulté que nous avons c'est, dans le nouveau modèle qui se présente devant nous, comment mettre un minimum de règles pour garder l'esprit du web sans tuer la capacité d'innovation et sans tuer le sentiment de liberté et de partage», a poursuivi M. Sarkozy.

À cinq mois de la présidentielle, le président a même avoué s'être «trompé» quand il a parlé de «régulation» de l'internet. «J'ai pris le risque de crisper un univers qui est sur le partage et sur la liberté», a-t-il commenté.

«Et puis on a corrigé les choses, notamment avec le G8, le eG8, pour faire comprendre que l'absence totale de règle met en cause votre idée de la liberté et du partage», a-t-il poursuivi en référence aux réunions organisées à l'initiative de la présidence française du G8.

M. Sarkozy a aussi défendu la création d'un Conseil national du numérique qu'il s'est engagé à consulter avant toute décision concernant le web.

Le chef de l'État a même rêvé d'un «Conseil du numérique européen» puis d'un «Conseil du numérique mondial (...) où l'ensemble des professionnels du web discuteraient avec l'ensemble des gouvernements des quelques règles nécessaires», citant notamment «la propriété intellectuelle», «la fiscalité du numérique», le «terrorisme» ou la «pédophilie».

En inaugurant le siège parisien de Google, M. Sarkozy a également défendu l'attractivité de la France pour les entreprises étrangères et a souhaité que cette inauguration» soit la première d'une longue série».