Envoyer un courriel ou faire une recherche sur internet entraînent des émissions de CO2 et d'autres impacts l'environnement qui pourraient être réduits en changeant simplement quelques gestes, selon une étude de l'Agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie (Ademe).

«Un employé d'une entreprise qui envoie un courriel de 1Mo de son ordinateur à une personne qui le lira pendant 5 minutes sur son écran, sachant que le message restera stocké pendant un an, cela entraîne l'émission de 19 grammes d'équivalent CO2», explique Pierre Galio, l'un des responsables de l'étude.

Le simple fait de mettre 10 autres destinataires en copie du courriel va multiplier par quatre l'impact en termes d'émissions.

Selon l'Ademe, réduire ne serait-ce que de 10% l'envoi de courriels permettrait, dans une entreprise type de 100 salariés, un gain d'environ 1 tonne d'équivalent CO2 sur un an, soit autant que les émissions d'un vol aller-retour Paris/New-York.

Et M. Galio de mettre en garde contre un a priori consistant à penser que «les technologies de communication sont plus respectueuses de l'environnement».

Les chiffres de l'étude tiennent compte des bilans environnementaux à la fois de l'ordinateur de l'émetteur du message, celui du récepteur, des centres serveurs et de stockage et autres relais entrant en compte.

«Cela inclut par exemple l'impact de l'énergie au charbon utilisée en Chine où sont produits la plupart de nos ordinateurs», a précisé Alain Anglade de la division usage des équipements électroniques de l'Ademe.

Pour cette étude, réalisée pendant 18 mois, les experts de l'Ademe et du cabinet Bio Intelligence Services ont travaillé sur des indicateurs d'impact potentiel sur le changement climatique (émissions d'équivalent CO2), d'épuisement potentiel des ressources d'énergie fossile (pétrole) et des métaux pour réaliser les équipements, et la consommation d'énergie lors de leur utilisation.

Ainsi dans l'entreprise type de 100 salariés, une diminution du taux d'impression des courriels de 10% permettrait d'économiser 5 tonnes d'équivalent CO2 par an.

Toutefois, dans le cas de documents de 4 pages et plus, qui prendraient plus de 15 minutes à lire, l'Ademe indique qu'il serait préférable, plutôt que de les lire sur son écran, de l'imprimer «en noir et blanc, recto-verso et 2 pages par face».

De même, selon Alain Anglade, les propositions de nombreux prestataires de services de n'adresser que des factures électroniques à leurs clients «ne sont que des discours d'économies financières».

En effet, le bilan carbone de l'impression de la facture par un particulier sur sa petite imprimante sera bien plus impactant que celui des grosses machines utilisées par ces sociétés.

Pour la recherche sur l'internet, par exemple d'une destination de vacances, en utilisant un moteur de recherche, le fait de consulter 5 pages pendant à peine une minute chacune avant de trouver l'information donne lieu à l'émission de 10 g d'équivalent CO2. Pour les 29 millions d'internautes estimés en France (chiffres 2009) cela représenterait près de 288 00O T d'équivalent CO2.

Selon l'Ademe, mieux cibler les recherches avec un mot clé précis permettrait à chaque internaute un gain en émission de CO2 équivalent à celles de 40 km parcourus en voiture.