Alors que les sites comme Groupon, LivingSocial et Teambuy prennent des allures de services d'aubaines quotidiennes, deux entrepreneurs montréalais planchent sur Rewardli, un service web qui pourrait très bien incarner la deuxième génération de ce qu'on appelle, désormais, l'achat groupé sur l'internet.

Fort de l'appui financier de la firme montréalaise Real Ventures, et de l'investissement coup de coeur d'un ange financier de Vancouver, qui leur a accordé 50 000$ immédiatement après une présentation informelle à Mountain View, en Californie, George Favvas et Jean-Sébastien Boulanger entament actuellement le troisième mois de mise au point de Rewardli. Actuellement réservé à quelques centaines d'essayeurs, Rewardli leur offre un rabais à l'achat sur le site web des commerçants partenaires, grâce à une barre d'outils qu'on ajoute à la fenêtre de son fureteur internet.

Détail intéressant, ce rabais passe de 3 à 5 ou à 20% de la facture totale, selon le «pouvoir d'achat» de l'internaute, fruit d'un calcul tenant compte de sa fréquence d'achat auprès des partenaires de Rewardli, ainsi que de son volume total d'achat et de son réseau immédiat d'amis Facebook. L'utilisateur peut évidemment étendre son réseau au-delà de ses amis sur Facebook. Sous peu, Rewardli compte aussi intégrer automatiquement LinkedIn et d'autres réseaux sociaux.

Quoi qu'il en soit, plus l'internaute et son réseau de contacts font d'achats en ligne, plus leur pouvoir d'achat augmente et plus les rabais sont substantiels. Rewardli empoche la différence entre le rabais accordé à l'acheteur et le rabais maximal offert par le détaillant. En échange, ce dernier se voit offrir un outil plutôt original de fidélisation de sa clientèle internaute.

Idée de départ

«L'hiver dernier, George est parvenu à négocier 5% de rabais à l'achat de quatre portables à la boutique Apple de Montréal, raconte Jean-Sébastien Boulanger. Il aurait aimé partager ce rabais-là avec ses amis, sans avoir à être avec eux à la boutique. C'est de là que nous est venue l'idée de lancer Rewardli: maximiser le pouvoir d'achat des consommateurs à partir du volume total des achats qu'ils font séparément.»

Contrairement aux sites à la Groupon, Rewardli n'oblige pas ses utilisateurs à se concentrer sur un seul produit, durant une journée donnée. C'est la facture totale qui compte. Une cinquantaine de détaillants sont déjà partenaires de Rewardli, du voyagiste en ligne Expedia à la chaîne Bureau en gros, en passant par des services plus pointus, comme Skype ou GoDaddy.

D'ici à la fin de l'été, MM. Favvas et Boulanger comptent offrir leur nouveau service au grand public. Ils souhaitent également offrir une version pour des tiers désireux d'offrir des rabais à des groupes de gens ciblés. «Par exemple, les commanditaires d'un événement précis pourraient offrir un rabais exclusif aux visiteurs inscrits à l'événement en question», illustre M. Boulanger. Ou alors, un périodique pourrait créer à l'intention de ses abonnés un service exclusif de rabais chez ses annonceurs.

C'est une technologie qui semble prometteuse. En fait, Jean-Sébastien Boulanger passera les trois prochains mois en Californie, à l'invitation de 500 Startups, un fonds d'amorçage qui se définit comme un accélérateur technologique et qui offre aux entrepreneurs des locaux et un contact avec d'autres entrepreneurs de la région.

Pour les cofondateurs de Rewardli, c'est un atout stratégique: le marché américain est bien plus important que le marché canadien. Si leur technologie connaît du succès, ils seront donc plus près d'un marché capable de propulser la valeur de Rewardli de zéro à quelques milliards de dollars en quelques mois à peine, comme un certain Groupon...

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