La Commission européenne alerte sur les nombreuses faiblesses des dispositifs de contrôle parental, censés permettre aux parents de sécuriser l'usage d'internet par leurs enfants en bloquant l'accès à certains sites ou services, dans une étude publiée jeudi.

Les logiciels sont globalement assez «bons» quand il s'agit de filtrer les contenus pornographiques, en revanche d'autres contenus passent à travers, notamment «des sites encourageant les jeunes à se faire du mal», par exemple en faisant la promotion de l'anorexie, du suicide, de l'automutilation..., détaille la Commission dans son communiqué.

Au final, au moins 20% des contenus qui devraient être bloqués ne le sont pas, tandis que des sites spécialement destinés aux enfants sont bloqués par erreur.

Autre faiblesse relevée par l'étude: les logiciels de filtrage sont assez peu efficaces pour les blogues et les réseaux sociaux en ligne comme Facebook, ainsi que pour certains systèmes de communication comme les messageries instantanées ou le logiciel de téléphonie Skype: ils permettent notamment rarement de filtrer les contacts.

Enfin, les logiciels de contrôle parental fonctionnent nettement mieux en anglais que dans les autres langues, pour lesquelles le choix de logiciels est parfois limité.

L'étude a porté au total sur 31 dispositifs de contrôle parental, dont la majorité (26) sont prévus pour des ordinateurs.

Mais les chercheurs se sont aussi penchés sur 3 logiciels de filtrage pour consoles de jeux et 2 pour téléphones portables.

Les logiciels adaptés à ces derniers appareils sont encore peu nombreux, et leurs fonctionnalités sont souvent limitées. Pourtant, 31% des enfants européens accèdent à internet via un téléphone portable, et 26% via des consoles de jeu, selon des données de la Commission.

Bruxelles prévoit de financer une telle évaluation des dispositifs de contrôle parental tous les six mois d'ici fin 2012, et de mettre les résultats en ligne sur internet (www.yprt.eu/sip). L'objectif est d'aider les parents à mieux choisir leur système de filtrage.

Actuellement, seuls 28% des parents européens bloquent ou filtrent les sites auxquels leurs enfants ont accès, et 24% surveillent les sites qu'ils ont vus.

Une part beaucoup plus élevée dit rester à côté des enfants quand ils surfent sur internet (58%), discute avec eux de ce qu'ils font sur la toile (70%) ou de la manière dont ils doivent se comporter avec d'autres internautes (56%).