Le site internet officiel destiné à promouvoir l'image de la France, dont le lancement avorté le 14 juillet avait suscité la risée sur la Toile, coûtera 4 millions d'euros, affirme mercredi Le Canard Enchaîné, un chiffrage que conteste le gouvernement.

«Pour la seule année 2010, le montant hors taxes atteint 1,242 million. Et pour chacune des deux suivantes, la facture s'élève à plus de 755 000 euros, hors taxes. Soit un total, pour la conception du portail, approchant déjà les 3 millions», affirme le journal satyrique.

Et, selon le Canard, «4 millions d'euros» (5,3 millions de dollars canadiens) est «la somme totale que l'État (...) finira par débourser».

Interrogé par l'AFP, le directeur du Service d'information du gouvernement (Sig), Thierry Saussez a affirmé que les informations du journal satirique représentaient «une ineptie comptable».

«Quand vous lancez un appel d'offres, vous prévoyez un montant maximum de dépenses pour pouvoir y faire face», une somme que «vous n'êtes bien sûr pas obligé d'engager», a-t-il expliqué.

Pour le moment, «860 000 d'euros ont été engagés au 14 juillet pour le lancement et l'hébergement du site» et «compte tenu des animations, des cartes interactives supplémentaires, qui sont en cours de réalisation (...) nous sommes à environ 1 million d'euros engagés», a ajouté M. Saussez.

«Il y a une confusion entre un montant maximum possible et ce qui est engagé aujourd'hui. Sur trois ans, on a un montant maximum de dépenses possible de trois millions d'euros», a-t-il dit.

«Globalement c'est nettement inférieur au budget des autres sites de pays», a-t-il affirmé.

M. Saussez a jugé que france.fr était «un projet indispensable». «Tous les grand pays du monde l'on fait», a-t-il souligné, ajoutant: «vous avez 124 millions de requêtes chaque mois sur la France sur Google, c'est le pays le plus tapé devant la Chine et les États-Unis».

France.fr, qui compte 3000 pages, 12 000 liens et 1 million de documents indexés, vise à donner des informations pratiques (tourisme, travail, vie quotidienne, implantation d'entreprises) sur l'Hexagone.

Ouvert le 13 juillet à 23h, le portail, disponible en cinq langues, a connu ses premiers dysfonctionnements dès le lendemain vers 10h. Le site a finalement été fermé vers 15H30, en raison de problèmes de configuration des serveurs. Il a rouvert lundi matin.

Cette paralysie et le relancement du site a engendré un surcoût d'environ 20 000 euros, selon M. Saussez.