Google a annoncé hier un bénéfice net trimestriel en hausse de 27%, à 1,638 milliard US, dépassant les attentes, et son directeur général, Eric Schmidt, s'est dit prêt à «investir lourdement» maintenant que «le pire de la récession» est passé.

«Bien qu'il y ait beaucoup d'incertitude sur le rythme de la reprise économique, nous pensons que le pire de la récession est derrière nous, et sommes maintenant (suffisamment) confiants pour investir lourdement dans notre avenir», a dit M. Schmidt, cité dans un communiqué.

Le bénéfice courant par action s'est inscrit sur la période juillet-septembre à 5,89$US, au-delà des 5,42$US attendus par les analystes.

Le chiffre d'affaires, à 5,944 milliards US, dépasse lui aussi très largement les attentes, qui se limitaient à 4,24 milliards US.

«Google a eu un bon trimestre - nous avons vu une croissance de 7% du chiffre d'affaires sur un an en dépit des difficiles conditions économiques», a souligné M. Schmidt.

«Nous sommes maintenant très optimistes pour l'avenir», a-t-il insisté lors d'une téléconférence d'analystes.

Il a toutefois assuré qu'il resterait prudent avant de décider une grosse acquisition stratégique, estimant qu'on ne pourrait pas en voir plus d'une tous les ans voire tous les deux ans, «certainement pas tous les mois».

«Il y a 12 mois (...) nous avons décidé de naviguer prudemment» face à la crise la plus grave depuis une génération, a-t-il précisé. «Maintenant il est important de revenir à ce que nous faisons bien, innover et investir.»

Le groupe de Mountain View, en Californie, qui avait déjà indiqué le mois dernier qu'il envisageait des acquisitions, disposait de 22 milliards US de liquidités au 30 septembre. Il a indiqué qu'il n'entendait pas rémunérer ses actionnaires en leur rachetant leurs parts à court terme.

Il a également annoncé qu'il «accélérait» le rythme d'embauche, «particulièrement» pour les ingénieurs et le marketing, même si au 30 septembre il comptait légèrement moins d'employés que trois mois plus tôt (19 665 comparativement à 19 786).

Au début de l'année, le groupe avait procédé aux premières suppressions d'emplois de sa jeune histoire, en coupant essentiellement dans la force de vente et le marketing.

Ces résultats ont été bien accueillis, même s'ils avaient été anticipés: dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse l'action gagnait 2,94%, à 545,31$US, après ces résultats, alors qu'elle a déjà progressé de 20% depuis un mois.

«Il y a très peu de raisons se plaindre», soulignait l'analyste Mark Mahaney, chez Citi, saluant des fondamentaux qui ont été «améliorés, sans ambiguïté».

Le chiffre d'affaires des sites Google a augmenté de 7% sur un an, à 3,96 milliards US, représentant les deux tiers du total. Celui des sites partenaires s'est développé au même rythme, à 1,80 milliard US.

Par zone géographique, Google, qui réalise 53% de son activité hors des États-Unis, a évoqué de premiers signes de reprise en Europe et en Afrique, particulièrement en Espagne, tandis que le Brésil et la Chine se distinguaient parmi les marchés émergents.

Sans aller dans le détail de ses activités, le groupe a affirmé une nouvelle fois qu'il était «très satisfait» des performances de sa filiale d'échange de vidéos YouTube, acheté 1,65 milliard US en 2006. «YouTube a trouvé le chemin vers la rentabilité, dans un avenir pas trop lointain», a indiqué la direction.