Le cybercrime constitue la «nouvelle course à l'armement» pour le ministre fédéral de la Sécurité publique, Peter Van Loan, et cette menace croissante préoccupe tant le gouvernement canadien qu'américain.

En conférence de presse conjointe avec la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, le ministre a insisté sur le fait qu'à chaque jour, des criminels tentaient de pénétrer les systèmes informatiques du gouvernement.

Si les autorités deviennent meilleures pour les traquer, les criminels, eux, s'améliorent constamment pour déjouer les contrôles de sécurité, selon M. Van Loan.

«Nous devenons meilleurs, ils deviennent meilleurs, et je pense que vous allez entendre parler beaucoup plus de ces menaces dans le futur», a-t-il expliqué, faisant référence à l'escalade des technologies de défense qui ont marqué les relations entre l'Union soviétique et les Etats-Unis à l'époque de la Guerre froide.

«Evidemment, le problème de la cybersécurité en est un qui évolue et pour lequel nos gouvernements travaillent sur plusieurs dossiers», a renchéri Mme Napolitano.

Mercredi, Mme Napolitano et M. Van Loan ont annoncé un nouveau cadre de gestion des situations d'urgence, advenant par exemple une nouvelle attaque terroriste ou une catastrophe naturelle.

Les deux gouvernements se sont notamment entendus sur les façons de collaborer pour maintenir la circulation des personnes et des biens entre les deux pays, dans de pareils cas. La veille, à Detroit, ils avaient convenu d'aller de l'avant avec le programme «Shipride» qui permettra aux forces de police des deux côtés de la frontière de partager leurs bateaux, entre autres pour des patrouilles conjointes.

«Il est possible d'améliorer la sécurité à la frontière sans entraver la circulation légitime des biens et des personnes. Ceux qui croient que la sécurité et le commerce s'opposent ont tout simplement tort», a avancé le ministre Van Loan.

Ces annonces surviennent à quelques jours de l'entrée en vigueur de l'obligation pour les Canadiens de se munir de leur passeport pour entrer chez leur voisin du Sud: dès le 1er juin, il sera impossible de pénétrer en territoire américain sans cette pièce d'identification personnelle.

Apaiser la controverse

Mme Napolitano, qui a déjà dit par le passé que les terroristes responsables des attaques du 11 septembre 2001 étaient passés par la frontière canadienne, a une fois de plus voulu rectifier le tir et apaiser la controverse.

Elle a dit souhaiter que les médias lâchent le morceau puisqu'elle avait admis avoir fait une erreur. Ce sujet n'a pas été à l'ordre du jour de sa rencontre avec le premier ministre Stephen Harper mardi, a-t-elle ajouté.

«Cela n'a pas été discuté. Nous savons - et je sais - que les terroristes du 11 septembre n'ont pas traversé la frontière canadienne. Je regrette que les médias canadiens ne semblent qu'entendre cette mauvaise déclaration que j'ai faite par le passé», a-t-elle déploré.

Le ministre Van Loan s'est d'ailleurs empressé de mentionner que son gouvernement était «passé à autre chose».

Mme Napolitano a par ailleurs refusé de commenter la possibilité d'un rapatriement d'Omar Khadr, ce jeune Canadien emprisonné à la prison de Guantanamo depuis six ans, soulignant que ce ne serait pas approprié pour elle d'en parler publiquement.

«Je ne discute pas de cas particuliers en conférence de presse», a-t-elle simplement indiqué.

Omar Khadr, soupçonné d'avoir lancé une grenade qui aurait tué un soldat américain en Afghanistan alors qu'il n'avait que 15 ans, est le seul ressortissant d'un pays occidental à être toujours détenu à Guantanamo.

Alors que le président américain Barack Obama va de l'avant avec sa promesse de fermer cette prison, plusieurs se demandent quel sort sera réservé au jeune Khadr. Le gouvernement de Stephen Harper refuse de demander son rapatriement et l'administration américaine est, pour l'instant, demeurée muette sur son cas.

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