Les pays occidentaux devraient mieux se préparer à de futures cyber-attaques contre leurs réseaux informatiques, comme celles qui ont déjà eu lieu contre l'Estonie et la Géorgie, ont mis en garde des experts réunis jeudi pour une conférence à Tallinn.

«Le monde s'est finalement réveillé et comprend que la cyber-sécurité est quelque chose de très sérieux», a affirmé Mart Laar, un ancien Premier ministre estonien qui conseille depuis trois ans le président géorgien Mikheïl Saakashvili.

L'an dernier, au printemps, le réseau internet estonien, très développé, avait été paralysé par des attaques pirates, dont beaucoup provenaient de Russie. L'offensive avait coïncidé avec des émeutes de russophones, mécontents du déplacement d'un momument à la gloire de l'Armée soviétique.

Le mois dernier, les sites gouvernementaux géorgiens ont subi des attaques similaires au moment du conflit armé avec la Russie, à propos dses régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du sud et d'Abkhazie.

«La cyber-guerre contre la Géorgie en août a démontré que cela peut faire partie d'une vraie guerre sur le terrain», a ajouté Mart Laar.

Tim Boerner, un expert du Secret Service américain, a affirmé que les attaques contre les sites géorgiens ont commencé déjà quelques semaines avant l'éclatement du conflit au début du mois d'août.

Il a révélé l'ampleur des attaques qui ont affecté l'an dernier l'Estonie. «Plus d'un million d'ordinateurs dans le monde ont été utilisés pour attaquer l'Estonie au printemps 2007», a-t-il dit, en s'appuyant sur les données recueillies par les bureaux du Secret Service en Europe.

L'Estonie, une ancienne république de l'URSS qui a rejoint l'UE et l'Otan en 2004, est une pionnière dans l'utilisation des nouvelles technologies. Elle est de ce fait encore plus dépendante des réseaux internets.

Forte de l'expérience de ces attaques, qui ont en particulier paralysé son réseau bancaire pendant plusieurs jours, l'Estonie a persuadé l'Otan d'ouvrir à Talllin au printemps un Centre de formation à la cyberdéfense.

Les experts ont aussi souligné que les particuliers devaient être sensibilisés à ces nouveaux risques. «Les gens partout dans le monde doivent comprendre qu'un ordinateur non protégé chez soi peut être utilisé pour une cyber-guerre», a affirmé la ministre de la défense estonienne Heli Tiirmaa-Klaar.